Si l’on parle de privation matérielle, les pays où la pauvreté des jeunes est la plus importante sont les pays de l’Est, la Turquie et les pays de l’Europe méditerranéenne, Grèce, Espagne… Ce qui ne signifie pas nécessairement qu’ils sont plus pauvres que les autres tranche d’âge. Par exemple, bien que très précaires, les jeunes grecs sont moins démunis que leurs aînés. Si on considère la pauvreté monétaire, les choses sont différentes. Le fait de vivre chez ses parents, notamment, réduit le taux de pauvreté. A contrario, un jeune qui part de chez lui va avoir un niveau de ressources inférieures. Plus il y a décohabitation d’avec les parents plus le taux de pauvreté monétaire grimpe. C’est le cas dans les pays d’Europe du nord où les jeunes quittent plus facilement le giron familial. Mais ce phénomène est compensé par un taux de privation matérielle le plus bas d’Europe.
Dans les pays nordiques ainsi que dans les pays anglo-saxons, les politiques publiques sont individualisées contrairement à d’autres pays comme la France, l’Italie, la Grèce… où elles sont familiarisées et dépendent du revenu des parents. Dans le premier cas, à partir de 18 ans, les jeunes ne sont plus considérés comme enfant à charge et bénéficient d’aides sociales, de minima sociaux ou de bourse de l’enseignement supérieur en leur nom propre. Ainsi, en Angleterre, les demandeurs d’emploi de moins de 25 ans peuvent prétendre à un revenu minimum de type RSA. Les politiques d’individualisation, autrement dit l’investissement dans la citoyenneté économique, semblent davantage réduire la privation matérielle des jeunes que les politiques de familiarisation, qui investissent plus dans la citoyenneté sociale.