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Le règne de l’immobilisme

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Les rapports, El Khomri cet automne et Libault au printemps dernier, sur la prise en charge de l’autonomie des personnes âgées et handicapées se sont multipliés. Mais les décisions, elles, se font attendre. Beaucoup trop, aux yeux des parties prenantes, qui dénoncent notamment un manque de vision politique de la protection sociale. « Le gouvernement fait de grandes déclarations qui ne sont pas suivies d’effet et ce n’est plus possible ! » proteste Romain Gizolme, directeur de l’Ad-Pa (Association des directeurs au service des personnes âgées). « Depuis plusieurs mois, du côté du gouvernement, c’est silence radio. Nous n’avons plus aucun contact de travail avec le ministère », dénonce, pour sa part, Guillaume Quercy, président de l’UNA (Union nationale de l’aide, des soins et des services à domicile).

Annoncé pour décembre dernier, le projet de loi sur la dépendance, en effet, ne pointe pas le début d’une première ligne. Sollicité, le ministère ne nous a pas répondu. Sans doute l’enlisement de la réforme des retraites y est-il pour quelque chose, de l’avis général. Mais d’autres problèmes de fond ont émergé. D’abord, « ils ne savent pas comment financer », estime une responsable du secteur associatif du handicap. « Ils vont nous rejouer la petite musique des assurances privées », pronostique un autre, du secteur des personnes âgées cette fois. Ensuite, un manque de vision politique. Une responsable d’institution publique en première ligne sur ces questions affirme : « On est à bout de souffle politique. Et puis le social n’est vraiment pas le sujet de prédilection de l’Élysée ou de Matignon. »

Pourtant, toutes les parties prenantes ont partagé les diagnostics des rapports Libault et El Khomri, remis en 2019 au gouvernement, et entendent se saisir de ce qui, pour elles, doit constituer une priorité. Au premier rang d’entre elles, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Avec dix départements, elle mène, sans attendre, un travail pour modéliser le pilotage et la gouvernance de la dépendance. Et en février prochain, le séminaire de son conseil planchera sur les modalités de financement des politiques de l’autonomie : « On pourra refuser notre projet, mais il faudra nous dire pourquoi », prévient sa présidente, Marie-Anne Montchamp. On sent comme une volonté de poser une « limite à l’inaction », selon l’expression d’un responsable du secteur. De son côté, l’AD-PA n’exclut aucune possibilité de protestation, y compris la grève…

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