Il faut distinguer deux types d’intervention. Celle qui est liée à l’activité professionnelle, par exemple manier l’ordinateur d’un géologue d’une grande entreprise du secteur de l’énergie, tétraplégique doté de toutes ses facultés intellectuelles mais en incapacité complète de s’en servir. Et celle qui concerne les actes de la vie quotidienne, comme porter le plateau d’une personne en fauteuil, à la cantine. Il y a encore deux ans, le secteur public était très en retard. Depuis, il s’est rattrapé car le FIPHFP [Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique] a mis en place des dispositifs favorables. En accordant notamment cinq heures d’accompagnement sur les gestes quotidien et sept heures sur la partie professionnelle, on arrive à couvrir une journée complète des besoins d’une personne handicapée. Parmi nos 6 000 clients viennent en premier les grandes entreprises dotées de missions « handicap », puis les professions libérales et, enfin, les TPE de 10 personnes.
Non, car il n’existe pas de formation dédiée. Quand nous recrutons un auxiliaire dont la mission sera de prendre des notes pour le compte d’un chercheur, par exemple, nous veillons à ce que la personne possède un bagage technique minimal concernant le secteur d’activité. Outre les gestes basiques qui visent à se prémunir des troubles musculo-squelettiques, nous sensibilisons nos auxiliaires à la pathologie de la personne qu’ils devront aider. Des auxiliaires de vie à domicile peuvent très bien être auxiliaires en milieu professionnel. A condition d’être discret. Les auxiliaires de vie à domicile ont l’habitude de l’intimité des personnes dont elles s’occupent. Leur bon relationnel est même une qualité. Or, au travail, l’auxiliaire doit se faire oublier. Il devient un outil, certes humain, qui permet d’exécuter le travail. Il doit rester à sa place. Parmi nos 1 300 auxiliaires de vie à domicile, 7 % interviennent également en milieu professionnel.
L’Agefiph [Association de gestion du fonds pour l’insertion des personnes handicapées] a réduit le financement annuel par personne de 9 000 à 4 000 €. L’autre problématique concerne la périodicité de ces financements : il faut faire la demande tous les ans ! La paperasse administrative qui en découle peut suffire à décourager les demandeurs.
C’est en répondant aux besoins de ses clients que Frank Nataf, spécialisé dans l’aide à domicile, a intégré dans ses services l’aide en milieu professionnel.