« Le constat est à la fois limpide et incontestable : dans leur écrasante majorité, les personnes âgées veulent vieillir chez elles même quand elles perdent leur autonomie. Pourquoi ? Parce qu’à domicile, elles ont leurs repères, leurs habitudes et tout simplement leur vie.
Pourtant, alors que ces éléments ont une nouvelle fois été mis en évidence dans le rapport de Dominique Libault, force est de constater que l’aide à domicile telle qu’elle est organisée aujourd’hui ne permet pas de répondre à ce désir profond […]. Au-delà du soutien à domicile – comme le lever, la toilette, la prise de repas, l’entretien du logement et le coucher – financé en grande partie par l’allocation personnalisée à d’autonomie (APA), les personnes accompagnées sont dépendantes à la fois de leur lieu de résidence et de la capacité d’innovation des structures qui les accompagnent. En effet, lorsque ces dernières souhaitent aller au-delà de ce qui est proposé, elles doivent demander des financements spécifiques qui, lorsqu’ils sont accordés, le sont uniquement sur une période déterminée. Dans ce contexte, il n’est pas possible de considérer ces services comme pérennes.
Alors que les premiers “boomers” vont être concernés dans les prochaines années, on a du mal à les imaginer se contenter de l’offre existante ! Evidemment, la question budgétaire est la première réponse aux propositions d’amélioration des services. Avec le cabinet Citizing, Adessadomicile a prouvé qu’un meilleur accompagnement à domicile est possible. Pour cela, il faut tout d’abord commencer par changer de regard sur l’aide à domicile et ne plus la considérer comme une dépense mais plutôt comme un investissement. Ensuite, il faut oser remettre à plat son système de financement afin qu’il ne soit plus compartimenté avec une aide sous la responsabilité des conseils départementaux et les soins sous celle des agences régionales de santé. Il faut enfin accepter d’investir dans la prévention plutôt que de subir des dépenses évitables.
Adessadomicile propose un New Deal pour l’aide à domicile parce que nous avons la conviction que c’est à partir du domicile des personnes accompagnées que l’accompagnement social – dans toutes ses dimensions – doit s’opérer. C’est pourquoi nous proposons qu’au-delà des services incontournables liés à la vie courante des personnes, un panier de services soit proposé. Ce dernier serait composé d’ateliers de prévention des chutes et de sensibilisation à l’activité physique ; de sorties véhiculées afin de favoriser la vie citoyenne des personnes ; d’ateliers d’apprentissage et usages des technologies ; d’un forfait annuel pour s’équiper de produits connectés ; d’une assistance administrative et d’une coordination des services dont les personnes auraient besoin. Grâce à ce New Deal, l’aide à domicile serait redimensionnée pour pouvoir apporter non plus l’accompagnement a minima assuré aujourd’hui, mais un véritable bouquet de services en plus. Le quotidien de la personne âgée chez elle et les conditions de travail du professionnel seront significativement améliorés.
Evidemment, sa mise en place a un coût important, que nous mesurons à 3,7 milliards d’euros par an. Pourtant deux à trois années suffiraient pour que les économies générées par ce bouquet de services permettent d’arriver globalement à un point d’équilibre. En effet, grâce à la diminution du recours aux urgences et du nombre des séjours hospitaliers, à l’augmentation de la durée de vie à domicile de près d’un an en moyenne, à la prolongation de l’autonomie et la diminution de l’absentéisme des professionnels… ce New Deal sera neutre financièrement grâce aux 3,7 milliards d’euros d’économies générées.
Afin que ce projet de New Deal puisse prospérer, deux conditions doivent être réunies. Evidemment, les législateurs devront intégrer ce bouquet de services dans la loi tant attendue par tout un secteur, mais aussi, et c’est un préalable indispensable, par les professionnels qui devront être mieux reconnus et mieux rémunérés sans quoi il ne sera pas possible de répondre aux demandes d’intervention auprès des plus personnes les plus fragiles de notre société. »
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