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« Passer d’une logique de savoir-faire à une logique de savoir-agir »

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Sylvain Connangle, directeur de l’Ehpad La Madeleine à Bergerac (Dordogne), est un véritable précurseur en France depuis sa découverte, en 1999, de l’outil Smaf (système de mesure de l’autonomie fonctionnelle). Explications.
Quels sont les points forts de l’outil SMAF ?

Les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ont besoin d’autre chose qu’un simple outil d’évaluation de la perte d’autonomie des résidents. L’outil Pathos ne porte pas sur les actes de la vie quotidienne et la grille Aggir est incomplète et n’est pas dynamique. Il faut des outils reconnus scientifiquement pour alimenter le projet d’accompagnement personnalisé (PAP) du résident et le suivre. Si on le veut redorer l’image des Ehpad, cela suppose une conciliation, un équilibre entre la connaissance des incapacités de la personne âgée et les ressources, humaines notamment, que l’on doit lui apporter. Nous avons besoin d’un outil d’amélioration, qui prenne non pas le biais de la dépendance mais celle de l’autonomie. La porte d’entrée doit être non pas ce que la personne âgée ne peut pas faire mais ce qu’elle peut encore faire. Ce changement de paradigme permet de positiver l’accompagnement des résidents en Ehpad. Il faut comprendre la dynamique de la personne âgée pour mettre en place le projet d’accompagnement personnalisé qui est obligatoire. Aujourd’hui on a tendance à faire « à la place de » plutôt que de « faire avec » le résident. Cette approche isole la personne âgée et l’enferme. L’outil Smaf permet de passer d’une logique de savoir-faire à une logique de savoir-agir. Le savoir-faire, c’est du monitoring, du genre « toilette à 8 h 32 ». Le savoir-agir, c’est comprendre pourquoi on le fait. Il y a une démarche clinique dans l’outil Smaf mais également une démarche de management.

Quelle est cette démarche de management ?

Le travail en Ehpad est complexe et cette complexité amène une mobilisation des équipes. L’outil Smaf demande aux professionnels de s’adapter en fonction des besoins des personnes âgées. Il s’inscrit donc dans une démarche d’amélioration continue et participe de la qualité de vie au travail. Cet outil permet de donner du sens à l’action. Le professionnel, qu’il soit aide-soignant, aide médico-psychologique, infirmière, directeur, peut voir si ce qu’il fait produit une action ou pas sur les capacités de la personne âgée. Cela s’appelle travailler sur l’autonomie fonctionnelle de la personne, mettre en pratique la culture gérontologique.

La démarche peut-elle permettre de revaloriser les métiers du grand âge ?

Aujourd’hui, les Ehpad rencontrent de très fortes difficultés de recrutement et font face à une pénurie de personnel. Quel est le but de venir travailler dans un établissement si le sens du travail n’est pas de valoriser l’autonomie fonctionnelle des résidents ? Le travail des professionnels en Ehpad n’est pas de dire « j’ai fait 10 toilettes », « 8 chambres », mais de réaliser en quoi leurs actions favorisent l’autonomie de la personne âgée et son bien-être ? Pour parvenir à cet objectif, il nous faut des outils tels que le Smaf, qui soient capables de nous aider à améliorer la qualité du service rendu, de donner l’envie aux professionnels et du sens à leur travail. L’outil Smaf contribue à cette fidélisation du personnel. L’Ehpad La Madeleine a d’ailleurs un taux d’absentéisme et un turn-over très faibles.

Repères

Sylvain Connangle dirige, depuis 2005, l’Ehpad privé non lucratif de la Madeleine à Bergerac (Dordogne), géré par la congrégation des sœurs de Sainte-Marthe. L’établissement accueille jusqu’à 250 résidents.

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