J’aurais pu m’appeler Floyd et vivre sous le soleil de Floride.
J’aurais aussi pu être Florimonde et me passionner pour la floriculture dans une petite maison de Floirac.
Enfin, j’aurais pu être Flobert, habillé d’un blouson floqué arpentant les rues de Florange.
Au lieu de ça, je suis Florence, et je vis sous la flotte et pas loin des flots. Cette année, j’ai écrit une flopée de mots pour « la minute de Flo », je vous en épargnerai le florilège, j’aurais trop peur de faire un flop.
J’ai commencé timidement. Vous, vous ne me connaissiez pas, je débarquais de nulle part. Moi, je connaissais les ASH, forcément, qui ne les connaît pas ?
Les « Flo » sont arrivées les unes après les autres, au gré de l’actualité. Vous n’imaginez pas l’effervescence que ça a été ! Créer un personnage, trouver son prénom, lui donner la parole sur un sujet d’actu, découvrir le fabuleux portrait aux cheveux violets dessiné par Pavo… et puis, petit à petit, les liens se créent, les histoires s’étoffent, les caractères s’affirment… J’ai mes petits chouchous, j’avoue… Certains me ressemblent, d’autres moins.
Les habitudes se sont installées. Chaque fin de semaine, le coup de fil à mon éditeur préféré (oui, j’ai le droit de dire que Laurent est formidable, c’est ma chronique d’abord !), qui me donne les thèmes de la semaine. Certains sujets m’inspirent, d’autres moins. Je lis des rapports, des témoignages, des articles. Je prends des notes, quelques mots à la volée, je cherche un chiffre, une citation. Je me lance, j’écris, j’efface, je réécris, je relis, je glisse des paroles de chansons, des allusions plus ou moins discrètes (parfois plus que moins)… et j’envoie (souvent en retard) ! Et puis, j’attends, je tremble, j’espère, je guette les réactions… Les semaines se suivent et ne se ressemblent pas. Certains sujets sont plus difficiles que d’autres. Les violences faites aux femmes, le sort des migrants et les morts de la rue auront été écrits dans la douleur.
Quarante-huit minutes de Flo. Quarante-huit histoires, racontées par dix personnages. Quarante-huit actualités sociales sous différents regards. Exercice périlleux mais ô combien passionnant !
Fin de l’année. Je sais pas vous, mais moi je travaille, dans la joie et la bonne humeur ! Le 31 décembre, je serai raisonnable, histoire d’être fraîche et pimpante dès cinq heures le lendemain.
Et le premier janvier, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne… je travaillerai !
L’année prochaine, il y aura d’autres « minutes de Flo ». Il y aura aussi un nouveau personnage… Un indice ? Son prénom commence par « Flo » !
Et puis l’année prochaine, il y aura d’autres témoignages, d’autres rapports, d’autres lois. Il y aura des colères sourdes et des révoltes assourdissantes. Il y aura ces enfants, ces adultes plus ou moins vieux, ces hommes et ces femmes… Il y aura nous, avec eux, avec elles, ensemble. Il y aura nous tous.
Florian, Flore, Florimonde, Floyd, Florine, Florent, Flower, Florestan, Flobert et moi vous remercions pour cette année passée ensemble et vous souhaitons de très belles fêtes de fin d’année, sous les flocons ou sous la flotte, en espérant que 2020 soit une année florissante !