Semaine après semaine, la mobilisation des étudiants en travail social s’étend dans les écoles. La pétition en ligne adressée au ministère des Solidarités et de la Santé et à celui de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur a recueilli plus de 23 000 signatures. La journée de grève du 5 décembre a rassemblé à nouveau plus d’un millier de personnes. Objet du courroux ? Depuis la réforme de l’organisation des formations en vue de l’obtention des diplômes d’État du travail social (éducateur spécialisé, éducateur technique spécialisé, éducateur de jeunes enfants, conseiller en économie sociale et familiale, assistant de service social), les étudiants en troisième année ne disposent plus de la possibilité de rattrapage, ni de redoublement. Selon les textes, les formations entamées avant le 1er septembre 2018 et la délivrance des diplômes d’État jusqu’à la session d’examen de 2020 restent régies par les anciens arrêtés. Aucune disposition transitoire n’est prévue pour les inscrits en troisième année, qui terminent actuellement leurs études selon les modalités antérieures. « Si un candidat passe le diplôme d’éducateur spécialisé en 2020 et qu’il n’obtient pas tous les domaines de compétences, il devra reprendre sa formation à zéro », expliquent les étudiants pétitionnaires.
Pour l’Association nationale des assistants de service social (Anas), qui soutient ce mouvement, « la réforme des formations est une chose sans doute nécessaire », mais « faire ainsi supporter aux étudiants l’absence de modalités transitoires est particulièrement injuste. Au surplus, le contexte particulièrement difficile qui est aujourd’hui le leur est marqué par une précarisation croissante et préoccupante, tant de leurs conditions de vie que de leurs parcours de formation ».
Le Comité de mobilisation des étudiantes en travail social annonce, dans un communiqué, avoir reçu une réponse de la direction générale de la Cohésion sociale (DGCS) qui promet que « des rattrapages seront organisés et que le redoublement pourra être pensé mais sans aucune garantie de moyens et en engageant la responsabilité des écoles plutôt que celle des DRDJSCS (directions régionales de la Jeunesse, des Sports et de la Cohésion sociale) ». Considérant que cette réponse « maintient des inégalités territoriales », il attend « un engagement fort » quant au financement des rattrapages et des redoublements. « Nous ne désarmerons pas tant que l’arrêté ne sera pas sorti au Journal officiel (JO) », annonce le comité.