Recevoir la newsletter

Lutter contre les discriminations liées à l’âge

Article réservé aux abonnés

La députée LREM Audrey Dufeu-Schubert a dévoilé, le 12 décembre, son rapport « Réussir la transition démographique et lutter contre l’âgisme ». Elle formule 86 propositions pour une meilleure prise en compte de la longévité et une amélioration de la place et de l’image de nos aînés.

« François-René de Chateaubriand et le général Charles de Gaulle considéraient la vieillesse comme un naufrage. Aujourd’hui, l’avancée en âge est présentée comme un choc, comme un péril blanc ou encore comme un coût. » C’est par ce terrible constat que débute le rapport de la députée LREM Audrey Dufeu-Schubert (Loire-Atlantique) rendu public le 12 décembre. Missionnée au printemps dernier par le Premier ministre, la députée fait 86 propositions afin de « réussir la transition démographique et lutter contre l’âgisme ». Après avoir mené une centaine d’auditions auprès des travailleurs sociaux, des responsables d’associations, des directeurs d’établissements, des élus ou des sociologues, et après être allée à la rencontre des personnes âgées, elle assure être « encore plus convaincue que l’enjeu du vieillissement est critique pour notre société et que le temps de l’action est venu ». Car, déplore-t-elle, « la question de l’image de la personne âgée dans notre société n’a, jusqu’à présent, jamais été prise en compte globalement par nos politiques publiques ».

Pour la députée de Loire-Atlantique, « le changement de regard sur le vieillissement ne peut se faire que si nous le transformons à trois niveaux. Au niveau individuel, c’est-à-dire la manière dont chacun considère sa propre avancée en âge et anticipe son devenir. Au niveau de l’entourage élargi, à savoir comment redonner une visibilité et une place aux aînés. Et, au niveau de la société, pour intégrer et considérer le vieillissement comme une opportunité. »

Concrètement, les 86 propositions du rapport se regroupent en six grandes thématiques. La première consiste à « mieux prendre en compte la longévité dans les politiques locales ». « Le vieillissement est une responsabilité collective […], estime Audrey Dufeu-Schubert. Nous avons véritablement besoin d’une approche territoriale face à cet enjeu. » C’est pourquoi elle propose, entre autres, la création d’un pacte local de la longévité nourri d’un diagnostic de territoire en embarquant tous les acteurs au niveau communal et intercommunal (mesure 1). Mais aussi, de lancer une « opération “Cœur de vie” au sein des cœurs de ville et d’élargir les labels “Villes amies des aînés” aux “Territoires amis des aînés” » (mesures 2-3). Enfin, alors que « ce pacte local ne pourra se consolider qu’au travers de l’action des associations », la députée propose d’étendre l’action de Monalisa(1) « à tout le territoire » (mesures 8-9-12).

Changer de regard sur les seniors

La deuxième thématique s’intitule « Renforcer l’approche domiciliaire ». Actuellement, 84 % des personnes âgées veulent rester chez elles et moins de 5 % seulement vivent en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). « L’idée n’est donc pas d’opposer les Ehpad et le domicile mais réellement de re-questionner la notion de chez-soi », affirme la députée. Et de donner les deux principales mesures (mesures 14 et 16) : mise en commun de l’allocation personnalisée d’autonomie et de la prestation de compensation du handicap pour un même foyer ; transformer l’offre en Ehpad pour les personnes âgées atteintes de troubles cognitifs. Ensuite, le rapport préconise de « changer le regard de la société sur les seniors », de « renforcer les liens intergénérationnels » et de « reconnaître la place des aînés dans la société ». La dernière série de mesures s’articule autour des « grandes transitions ». Audrey Dufeu-Schubert propose, entre autres, de créer un secrétariat d’Etat aux transitions (mesure 84). Il s’agirait « L’enjeu serait de concilier les diverses transitions et, en matière de longévité, d’impulser une vision avec l’objectif de promouvoir un nouveau style de vie, plus solidaire, moins normatif et plus lucide. » Mais tout cela ne pourra être possible que si la grande loi tant attendue est votée. C’est en ce sens que la députée a aussi remis son rapport à Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé.

Notes

(1) Voir ASH n° 3134 du 15-11-19, p. 27.

Focus interview

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur