La première table ronde des deuxièmes rencontres nationales départements/CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie), qui ont eu lieu le 3 décembre à Paris, avait pour titre « Quelle coopération aux niveaux territorial et national ? ». Les échanges ont parfois été vifs et les points de divergence nombreux entre Olivier Richefou, président du conseil départemental de la Mayenne, ainsi que Pascal Coste, son homologue de la Corrèze, d’un côté, et Aurélien Rousseau, directeur général de l’ARS (agence régionale de santé) Île-de-France, de l’autre. Mais, le plus important à retenir est qu’un certain nombre de présidents de conseils départementaux se sont engagés « dans la construction de prototypes pour une gouvernance future des politiques de l’autonomie ». Ils répondent ainsi à une proposition présente dans le chapitre prospectif du rapport annuel de la CNSA sur l’approche domiciliaire.
Plus précisément, Frédéric Bierry (Bas-Rhin), Olivier Richefou (Mayenne), Pascal Coste (Corrèze), Marc Lefèvre (Manche), Mathieu Klein (Meurthe-et-Moselle), Xavier Fortinon (Landes) et Jean-René Lecerf (Nord) « décident d’initier, pour leur territoire, une démarche inédite de “fabrique” d’un cadre et d’une méthode de gouvernance des politiques pour l’autonomie ». Il est précisé que « d’autres conseils départementaux ont déjà fait part de leur volonté de rejoindre la démarche ». De fait, les Départements « réaffirment leur rôle dans la gouvernance et le financement des politiques pour l’autonomie dans les territoires et leur attachement aux principes d’une gouvernance nationale et territoriale équilibrée, dans l’esprit des orientations pour l’autonomie et le grand âge du conseil de la CNSA ».
Présente lors de cette journée, Anne Harel, vice-présidente de la commission des solidarités du conseil départemental de la Manche, a justifié la position adoptée : « Pour choisir leur lieu de vie et la façon dont ils l’habitent, nos concitoyens ont besoin de comprendre l’environnement dans lequel ils vivent et les moyens qu’ils peuvent mobiliser. C’est en cela que le chef de filât des politiques autonomie, assuré par les Départements, a du sens. » Et d’ajouter : « Cette innovation organisationnelle va nous permettre de répondre à l’approche domiciliaire en ne segmentant pas les réponses mais, au contraire, en construisant un environnement sécurisant pour les personnes en situation de handicap ou en perte d’autonomie. »