Recevoir la newsletter

Vers une société inclusive pour les malades Alzheimer

Article réservé aux abonnés

« Aussi longtemps qu’elles en sont capables ou qu’elles en ont envie, seules ou accompagnées, les personnes malades d’Alzheimer devraient pouvoir se déplacer sereinement dans leur ville ou village, faire leurs courses, aller au restaurant, fréquenter un club de sport ou de loisirs ou même s’investir dans la vie de leur commune. Mais elles y renoncent parfois, faute de trouver leur place dans une société qui ne sait pas toujours les accueillir avec compréhension et bienveillance. Lutter contre l’isolement social et les discriminations, c’est notre combat depuis plus de trente ans ! », a insisté Joël Jaouen, dans son discours introductif des 13es rencontres nationales de l’association. Avec sa charte d’engagements réciproques « Ville aidante Alzheimer », France Alzheimer s’est engagée dans « une démarche de société inclusive et de lutte contre les préjugés aux conséquences négatives sur la vie quotidienne des personnes directement concernées ».

En août dernier, Montpellier a été la première commune de France à signer cette charte. Depuis, la liste des collectivités signataires s’est allongée, avec Poitiers, Nîmes, Nice, Ajaccio, Hendaye, Soissons, Le Havre, Arpajon… « Elles sont à présent 195, et d’autres vont encore venir. Il y a beaucoup de villages, 200 commerces, des agglomérations, des comités de communes », égrène Anne-Marie Beauvais, vice-présidente nationale de France Alzheimer et présidente de France Alzheimer en Seine-Maritime. « Il est fondamental de permettre aux personnes malades et à leurs proches de ne pas abandonner l’espace public et de continuer à mener leurs activités quotidiennes, entourées de personnes attentives et rassurantes, dans des villes ouvertes et concernées par la problématique. France Alzheimer encourage aussi la réflexion et l’action collective visant à rendre nos espaces publics plus accueillants et inclusifs », poursuit Joël Jaouen.

Coconstruire une dynamique inclusive locale

En adhérant à cette charte, les collectivités locales s’engagent à sensibiliser leurs administrés, à affirmer le droit à la différence, à déployer des outils d’aide et d’orientation et des activités et à faciliter la connaissance et le déploiement d’actions en faveur des personnes malades et de leurs familles. « Etre “Ville aidante Alzheimer”, c’est tout d’abord une volonté de coconstruire une dynamique inclusive locale, avec de nombreuses parties prenantes, et en premier lieu les personnes malades et leurs familles, directement concernées. La charte comporte trois axes : l’orientation, la sensibilisation et l’inclusion en coconstruction avec France Alzheimer », précise Anne-Marie Beauvais. Concrètement, la ville s’engage notamment à une insertion régulière d’informations sur la maladie d’Alzheimer et sur les actions de type cafés mémoire, groupes de parole, haltes-relais… au sein des supports de communication de la mairie (magazine municipal, panneaux informatifs), à mettre à disposition une aide humaine et logistique pour le déploiement des actions au sein de la ville, à proposer et promouvoir des actions artistiques, culturelles, sportives incluant les aidants et les personnes malades, et enfin à intégrer et à impliquer ces dernières aux réflexions sur la mise en place d’actions les concernant. Le président de l’association insiste sur le « travail de longue haleine » nécessaire pour rendre la société inclusive, pour sensibiliser, former, les employés municipaux, les centres communaux d’action sociale (CCAS), les services d’accueil des administrations locales, les conseils départementaux, les commerçants à la maladie d’Alzheimer.

France Alzheimer a signé un partenariat avec la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France et la gendarmerie nationale pour que leurs professionnels soient sensibilisés directement dans leurs casernes par les 99 associations départementales. « Avec la police municipale et les chauffeurs de bus et de tramways, ce sont les premiers concernés au quotidien, en contact avec les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. Il est important qu’ils sachent comment se comporter et mieux venir en aide à ce public, en ayant conscience de ses besoins et difficultés. Nous nous sommes donné trois ans pour faire ce travail », précise Anne-Marie Beauvais.

Joël Jaouen est convaincu que la démarche de villes inclusives va renforcer le tissu relationnel de France Alzheimer avec les acteurs locaux. « L’association va réactiver une ancienne convention avec l’Unccas. Les CCAS sont les vrais interlocuteurs, il faut les faire intervenir, qu’ils soient des partenaires actifs de nos actions de formations auprès des aidants. Nous sommes également en train de mettre en œuvre une convention avec l’Association des maires de France, explique-t-il. La grande campagne d’inclusivité récemment lancée par France Alzheimer est une pierre à apporter à l’édifice pour changer le regard. »

L’événement

S'abonner
Div qui contient le message d'alerte
Se connecter

Identifiez-vous

Champ obligatoire Mot de passe obligatoire
Mot de passe oublié

Vous êtes abonné, mais vous n'avez pas vos identifiants pour le site ?

Contactez le service client 01.40.05.23.15

par mail

Recruteurs

Rendez-vous sur votre espace recruteur.

Espace recruteur