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Une utilité sociale méconnue

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A l’occasion de ses 40 ans, l’Union professionnelle du logement accompagné (Unafo) a réuni près de 400 participants les 3 et 4 décembre à Rennes, lors de ses 19es Rencontres nationales. L’occasion d’un bilan en demi-teinte.

Les anniversaires sont souvent l’occasion de jeter un œil dans le rétroviseur. Pour ses 40 ans d’existence, l’Union professionnelle du logement accompagné (Unafo) a pourtant choisi de faire l’inverse, en se projetant vers l’avenir. Les 19es rencontres nationales, qui se sont déroulées à Rennes début décembre, ont été consacrées aux ambitions de ce secteur qui regroupe aujourd’hui les foyers de travailleurs migrants, les résidences sociales, les pensions de famille et les foyers ou résidences dédiées au logement des jeunes. Des structures dont le point commun est de « proposer des logements adaptés, accessibles et abordables à des personnes qui, sans cette offre, ne pourraient pas disposer d’un chez-soi », a rappelé en préambule le président Jean-Paul Vaillant.

« Face à la crise du logement qui touche l’Europe, le logement accompagné tel qu’il existe en France apparaît comme un exemple à suivre, notamment grâce à l’accompagnement et l’aspect collectif qu’on y trouve », a souligné Ruth Owen, de la Fédération européenne des associations nationales travaillant avec les sans-abri (Feantsa). Pour autant, le logement accompagné demeure encore trop méconnu en France, « même et surtout de ceux et celles à qui il s’adresse », comme l’a rappelé Elina Dumont, ex-SDF devenue comédienne et auteure. « J’aurais aimé, lorsque j’ai accédé à mon premier logement à 44 ans, qu’on me propose de rejoindre une telle structure. Cela m’aurait évité de tomber en dépression pendant plusieurs mois », a-t-elle raconté sur scène.

Durant deux jours, les acteurs ont fait part de certaines inquiétudes. « Certes, les efforts financiers pour développer les pensions de famille sont réels. Le projet de loi de finances intègre une enveloppe de 35 millions d’euros pour créer 10 000 logements en pension de famille et 40 000 en intermédiation locative », a reconnu le président de l’Unafo, avant de regretter qu’il n’en soit pas de même pour les résidences sociales. Alors même que ces dernières « souffrent d’un déséquilibre important en termes d’offre et de demande, tout particulièrement dans les zones tendues ». Soulignant le rôle essentiel qu’elles peuvent avoir dans la mise en œuvre de la politique « logement d’abord », l’Unafo demande la définition et la mise en œuvre d’une véritable stratégie de production et de développement des résidences sociales.

Afin de convaincre les pouvoirs publics, l’Unafo a présenté les résultats d’un travail sur l’utilité sociale du logement accompagné. L’objectif recherché était double. En premier lieu, répondre à un besoin en interne. « Les salariés, quelles que soient leurs fonctions, ont besoin de mieux cerner le sens des actions menées et leurs impacts sur les personnels qu’ils accueillent et qu’ils logent », explique Sylvie Emsellem, chargée de mission pour l’Unafo. Cette réflexion avait aussi un intérêt à l’égard des partenaires extérieurs, financiers, institutionnels et associatifs, qui peuvent avoir une vision partielle du secteur. « Cela permet de mieux faire comprendre ce que recouvre le logement accompagné, et à quoi il contribue. »

Définir l’« utilité sociale »

Le premier défi à relever fut celui de la définition même de l’« utilité sociale », qui est aujourd’hui multidimensionnelle : juridique, organisationnelle, socio-économique… En effet, bien que l’expression soit de plus en plus employée, il n’existe pas de définition largement reconnue. Pour la formaliser, l’Unafo a créé un groupe de travail mobilisant 21 adhérents et 30 salariés. « Nous sommes aussi allés voir les résidents pour leur demander leur avis », remarque Sylvie Emsellem. Cette démarche collective a permis de mettre en avant quatre dimensions structurantes de l’utilité sociale du logement accompagné : la réduction des inégalités sociales, l’inclusion des personnes par un accompagnement et un logement adapté, une réactivité face aux enjeux socio-démographiques et la dynamique et le développement des richesses économiques et sociales du territoire. Chacune d’entre elles se décline en plusieurs critères (lutte contre le non-recours aux droits sociaux, accès à la citoyenneté et à la culture…) et indicateurs. L’ensemble constitue un outil d’évaluation et de suivi des pratiques dont peuvent se saisir tous les professionnels en fonction de leurs besoins.

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