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Comment vont les migrants ?

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« Au pays, je n’ai jamais eu 16 de tension. C’est à partir d’ici que j’ai eu de l’hypertension. Quand tu reçois un courrier recommandé, toute la nuit tu ne dormiras pas. Et en plus quand c’est une OQTF [obligation de quitter le territoire français], alors c’est le comble car tu es stressé, tu n’as pas le moral, tu perds des repères, ton identité… tout devient noir et blanc », témoigne un migrant. La scène se déroule en 2018 dans un groupe de parole mis en place par l’association lyonnaise Da Ti Séni autour d’une question : « C’est quoi la santé selon vous ? ». Elle est rapportée dans un ouvrage sur la santé des migrants, un sujet peu étudié et porteur de nombreux préjugés, dont certains sont ici battus en brèche. Non, les migrants ne propagent pas de maladies infectieuses et ne viennent pas en France pour se faire soigner gratuitement. Oui, les migrants ont une santé plutôt bonne quand ils quittent leur pays d’origine, qui se dégrade au fur et à mesure de leur parcours migratoire et des violences subies jusqu’au pays d’accueil où les difficultés pour se nourrir, se loger, s’habiller, avoir des papiers… altèrent encore leur état. Résultat : beaucoup de personnes exilées sont en souffrance psychique, laquelle est renforcée par la précarité sociale et administrative. C’est encore pire pour les mineurs non accompagnés, qui sont avant tout des enfants à la vulnérabilité particulière. Sans répit à leur arrivée, beaucoup font état de douleurs physiques multiples, de maux de tête, de problèmes de sommeil, de troubles cognitifs et de la mémoire. Quant à l’aide médicale d’Etat (AME) à laquelle peut prétendre une personne seule n’ayant pas plus de 734 € par mois, elle nourrit beaucoup de fantasmes. Or, en 2017, elle concernait 316 000 bénéficiaires, un chiffre stable depuis plusieurs années. La même année, son coût représentait 804 millions, soit 0,6 % des dépenses d’assurance maladie. On est loin du gouffre financier supposé lié aux flux migratoires. Mais, restriction budgétaire oblige, les refus de soins augmentent, sauf dans les services de santé des associations caritatives vers lesquels les migrants se tournent.

Notes

« La santé des migrants en question(s) » – Sous la direction de Jean-Marie André – Ed. Hygée, 14 €.

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