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« Développer la médiation familiale en milieu carcéral »

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Selon le ministère de la Justice, entre 70 000 et 140 000 enfants seraient concernés chaque année par l’incarcération d’un de leurs parents. L’avis du Cese note que les relations familiales sont « considérablement fragilisées » par l’incarcération.

Au 1er décembre 2018, 111 parloirs familiaux étaient en fonctionnement dans 31 établissements pénitentiaires et 163 unités de vie familiale (UVF) dans 50 établissements pénitentiaires (dont 26 également dotés d’un parloir familial) : seuls 55 établissements pénitentiaires (sur 188 existants) sont dotés de l’un et/ou de l’autre de ces équipements. « Les parloirs des maisons d’arrêt des centres-villes en particulier ne permettent aucune intimité. En outre, et contrairement à la lettre de la loi, l’accès aux UFV (quand elles existent) est souvent conditionné par l’administration pénitentiaire au comportement des personnes détenues », dénonce le Conseil économique, social et environnemental (Cese). Une première étape devrait consister à doter tout établissement d’une unité de vie familiale ou d’un parloir familial. « Il est indispensable d’intensifier les relations familiales pendant la durée d’incarcération en renforçant les objectifs publics en termes de parloirs familiaux ou d’unités de vie familiale », souligne Marie-Andrée Blanc, présidente de l’Union nationale des associations familiales (Unaf). « L’éloignement géographique entre les personnes détenues et leurs proches constitue un important facteur de fragilisation des liens sociaux et familiaux. Les femmes en subissent davantage les conséquences : les établissements qui les accueillent sont plus rares, moins bien répartis sur le territoire », précise l’avis du Cese.

« Préserver les liens familiaux doit aussi prendre d’autres formes d’action : le développement de la médiation familiale en milieu carcéral pour le maintien des liens familiaux pendant la détention et non pas seulement par anticipation de la sortie, ou encore le soutien à la parentalité. Il s’agit ainsi de permettre le maintien des liens parents-enfants, l’accès aux droits et la compréhension des contraintes de l’exercice de l’autorité parentale en milieu carcéral. Dans l’intérêt de l’enfant la médiation familiale lui permet de maintenir le lien avec le parent incarcéré, là ou l’autre parent peut voir dans le maintien du lien un danger pour l’enfant. Plusieurs unions départementales des associations familiales développement ce type de service pour permettre une réinsertion sociale et familiale des détenus », ajoute Marie-Andrée Blanc.

Anticiper la sortie

« Parfois, les liens familiaux ont été maintenus pendant la détention, avec les temps de parloir. Mais à la sortie, c’est plus compliqué, il faut entreprendre d’autres démarches, solliciter le juge aux affaires familiales ou le juge des enfants. Cela non plus n’est pas suffisamment anticipé », témoigne une assistante sociale de l’association l’Ilot, dans l’avis du Cese.

Il conviendrait en outre de lever les freins aux alternatives à la détention. Les dispositifs progressifs de préparation à la sortie, que ce soit la semi-liberté, le placement extérieur, ou le bracelet électronique sont autant de mesures d’aménagement des peines permettant le maintien des liens familiaux et facilitant la réinsertion sociale et professionnelle, ceci d’autant plus pour les jeunes parents. Dans son avis, le Cese souligne l’importance d’anticiper la sortie : « La question du logement de l’enfant, le cas échéant celle du droit de garde ou de visite de son autre parent, doivent avoir été préparées, en lien avec le juge aux affaires familiales, les professionnels de la médiation familiale, du conseil conjugal et familial, de l’intervention sociale et familiale, par exemple. »

Repères

Marie-Andrée Blanc, présidente de l’Union nationale des associations familiales (Unaf) depuis juin 2015, est également membre du Cese au titre de la cohésion sociale et territoriale et de la vie associative.

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