Dans son premier rapport publié le 15 novembre, l’Observatoire interassociatif des expulsions de lieux de vie informels recense quelque 63 000 personnes, essentiellement étrangères, évacuées d’abris informels en France, lors de 1 159 expulsions par les forces de l’ordre. Le bilan porte sur la période allant du 1er novembre 2018 au 31 octobre dernier. Calais et Grande-Synthe (Hauts de France) cumulent près de 85 % de ces expulsions. « Dans ces villes, la base juridique des expulsions est à 94 % inconnue : les pouvoirs publics ne s’efforcent même plus de justifier ces pratiques », déplorent les associations (Fondation Abbé Pierre, CNDH Romeurope, Médecins du monde, Ligue des droits de l’homme, ANGVC, Fnasat gens du voyage), dans un communiqué. La grande majorité des ressortissants expulsés sont afghans, érythréens et soudanais. Les 181 autres expulsions concernent des personnes originaires d’Europe de l’est, « Roms ou perçues comme tels ». Près de 90 % de ces expulsions « n’ont donné lieu à aucune proposition de mise à l’abri, d’hébergement ou de relogement », regrette l’observatoire. Et d’ajouter : « Ceci n’est pas sans conséquence sur les personnes : retour à la rue, errance et reformation d’autres bidonvilles ou squats. » Aujourd’hui, au moins 91 500 personnes sont contraintes de vivre dans des cabanes, dans des tentes, dans des caravanes installées sur des terrains, ou bien d’occuper des immeubles ou des maisons inoccupés.
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63 000 expulsions en un an
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