→ L’information avant la séparation, en diffusant une brochure annexée au livret de famille au moment de la naissance de l’enfant ou de sa reconnaissance. Celle-ci rappellerait les droits et obligations des parents en matière d’autorité parentale et comporterait une liste de professionnels à contacter si besoin. Le CIDFF préconise de favoriser l’engagement des pères dans l’éducation de l’enfant en allongeant le congé de paternité de 28 jours et en l’indemnisant à hauteur du salaire du bénéficiaire.
→ L’accès aux droits, en luttant contre la fracture numérique, facteur important de non recours à ses droits. Pour cela, le CIDFF demande que des permanences physiques soient maintenues dans les administrations (CAF, CMU, Pôle emploi, sécurité sociale, impôts…) et que des « bureaux d’assistance aux démarches en ligne » soient assurés dans les mairies et les centres communaux d’action sociale. Autres préconisations : anticiper le non-paiement des pensions alimentaires en les prélevant directement au débiteur comme c’est le cas au Québec et ne pas considérer ces dernières comme un revenu ; mettre en place des aides financières et fiscales pour la garde des enfants de plus de 6 ans ; harmoniser le droit des femmes séparées en concubinage ou pacsées avec celui des femmes mariées afin qu’elles puissent bénéficier d’une pension compensatoire et d’une pension de réversion ; faire en sorte que les mères isolées puissent obtenir une caution locative gratuite pour accéder à un logement plus facilement et sensibiliser les bailleurs aux discriminations auxquelles elles sont confrontées.
→ La parentalité, en créant des « maisons des parents ou de la famille » avec le soutien de la CNAF et de la DGCS ; en alertant lesjuges aux affaires familiales de l’impact sur la vie des mères et des enfants du non respect ou de l’exercice irrégulier des droits de visite et d’hébergement par les pères. La mise en place de réseaux de contacts pourrait également permettre aux mères de faire jouer la solidarité en cas de difficultés ponctuelles (garde d’enfants, covoiturage…).
→ L’insertion professionnelle, en adaptant les modes de garde des enfants aux horaires souvent atypiques des femmes (travail de nuit, week-end, demi-journée…). L’obligation de proposer des solutions d’accueil pour les enfants de parents isolés pourrait être inscrite dans le cahier des charges du label « égalité professionnelle entre les femmes et les hommes » et du label « diversité » des grosses entreprises. Le développement du télétravail permettrait aussi une meilleure articulation des temps de vie. Pour trouver plus facilement un emploi, quand on est éloigné géographiquement des villes, la création d’auto-écoles solidaires et sociales qui pratiquent des tarifs réduits et la mise en place d’une aide financière pour passer le permis de conduire sont des solutions d’ordre alternatif.
→ Les violences, en maintenant la fratrie, notamment les enfants de plus de 16 ans et les jeunes majeurs, dans les centres d’hébergement avec leur mère. Pour que les femmes victimes de violences puissent sortir plus vite de leur situation, il est suggéré, entre autres, de leur accorder automatiquement l’aide juridictionnelle sans condition de ressources ni de droit au séjour. Autre idée : étendre les « jours ou les maisons de répit » aux femmes en situation de monoparentalité sur le modèle de ce qui se met en place dans le cadre des aidants.