C’est un secteur atypique parce que toutes les parties prenantes sont représentées. Le grand public d’abord, qui vient chercher des solutions pour lui (faire garder un enfant, trouver une auxiliaire de vie…) ou pour ses proches (par exemple un aidant familial). Ensuite, ce sont des personnes qui viennent y chercher du travail (10 000 offres d’emploi sont proposées pendant le salon par le biais d’espaces de recrutement), des salariés qui souhaitent grappiller des heures supplémentaires ou évoluer en optant pour une formation. Enfin, nous accueillons les professionnels du secteur, dirigeants d’associations ou d’entreprises, qui veulent progresser ou faire progresser leur structure. Pour chacun des profils, on a des réponses.
Le thème le plus traité est l’impact de la transition numérique. Les services à la personne et de l’emploi à domicile ont intégré plus tardivement le numérique par rapport à d’autres secteurs de la société. Mais aujourd’hui, ils sont à fond dedans et, qu’on soit grand public, intervenants ou professionnels du secteur, le temps du 2.0 est arrivé. Ça change pour les structures la manière de gérer leurs salariés, la manière d’interagir avec leurs clients. Elles ont plus besoin de recruter des salariés que de trouver des clients. Gestion des horaires et des déplacements, facturation, anticipation : tout cela se fait grâce au numérique. Le domicile également est connecté de plus en plus. Il y a aussi la manière de déclarer avec le Césu + pour simplifier le paiement et le prélèvement à la source.
J’attends que le salon rende plus visible un secteur souvent invisible. Dans les services à la personne, il y a 5 % d’actifs, et il y a près de quatre millions de français qui y font appel, mais il n’y pas de grandes concentrations, il n’y a pas de grandes tours, il n’y a pas d’usines. Ça veut dire que chaque matin à peu près un million de salariés en ETP quittent leur foyer à pied, à vélo, en voiture, en transport en commun, pour se rendre de domicile en domicile : on ne les voit pas, c’est un secteur qui passe sous le radar. Même s’il y a quelques agences de services à la personne, des associations, et des entreprises.
Je trouve qu’on n’en parle pas assez et que la perception qu’on a, liée à des petits boulots pas bien payés ou à la domesticité, ne correspond pas à la réalité. De plus, c’est un secteur qui est en mutation profonde. L’aide à domicile existe depuis la nuit des temps, il y a simplement un coup de projecteur qui a été donné pour structurer ce secteur en 2007, et les acteurs historiques ont évolué avec l’impact du plan Borloo, sur la sécurité et la santé des intervenants notamment. C’est également un secteur qui souffre beaucoup du travail au noir, et même du travail au gris (une partie déclarée, une autre qui ne l’est pas) : on estime que c’est quasiment une heure sur deux.
Globalement, il y a trois modes pour faire travailler quelqu’un chez vous : l’emploi direct, le secteur associatif, et le domaine privé. Ça veut dire que les salariés sont très demandés, mais c’est plus une différence de philosophie. La direction générale des entreprises a créé la filière des services à la personne dans laquelle entreprises et associations se retrouvent. C’est d’ailleurs pour cela que le salon s’appelle services à la personne et de l’emploi à domicile.
11 000 000 aidants familiaux en France.
62 000 postes à pourvoir, selon Pôle emploi.
10 000 visiteurs attendus au Salon en 2019.
140 exposants prévus à la Porte de Versailles cette année.
3,39 millions de particuliers recourent à l’emploi à domicile.