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Les « grands oubliés » du gouvernement

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Un an et demi après la mise en œuvre de la stratégie autisme au sein des troubles neuro-développementaux, le compte n’y est pas. Pour le Comité d’entente, qui réunit 55 associations représentantes des personnes en situation de handicap et de leurs familles, « les enfants et adultes autistes avec des profils sévères restent insuffisamment pris en compte par cette stratégie ». Les associations constatent, un peu partout en France, « un déficit de professionnels suffisamment formés [aux spécificités de l’autisme], des accompagnements en nombre insuffisant, des notifications MDPH non satisfaites, qui se traduisent par des ruptures de parcours graves pour les personnes et leurs familles, et des exclusions de fait d’un certain nombre de dispositifs inclusifs faute d’accompagnement adapté et suffisant (habitat, scolarisation, accompagnement à la vie sociale, emploi, etc.) », listent-elles dans un communiqué en date du 7 novembre.

Depuis des années, elles dénoncent le fait que les adultes autistes les plus dépendants sont « les grands oubliés » des plans autisme successifs. En mars 2018, les fédérations Autisme France, Sésame Autisme et Unapei alertaient déjà le gouvernement sur ce sujet, dans une lettre ouverte : « Pour les adultes les plus dépendants, le défi est grand : ils résident chez leurs familles, épuisées, en hôpital psychiatrique de façon inadaptée, dans des services non équipés pour les accompagner sans risque ou maintenus dans des services pour enfants. »

À ce jour, l’offre existante en France pour les adultes avec des profils sévères et nécessitant des accompagnements à plein temps est très insuffisante. Conséquence : le départ forcé vers la Belgique se poursuit. « Depuis trois ans, chaque année, en plus des milliers déjà exilés, ce sont 350 Français supplémentaires, tous handicaps confondus (et dont plus de la moitié concerne des enfants et adultes autistes), qui sont exilés en Belgique (surtout orientés depuis le secteur psychiatrique). » Le Comité d’entente est d’autant plus impatient que cette question de l’exil des adultes handicapés était l’un des chantiers identifiés de la Conférence nationale du handicap. « Les causes de ces départs sont identifiées depuis de longues années et les rapports s’additionnent dans les bureaux des différentes institutions. Les moyens proposés ne sont pas à la hauteur des enjeux », critiquent les associations. Elles jugent que projet de loi de financement de la Sécurité sociale 2020 – qui prévoit une enveloppe de 90 millions d’euros pour enrayer les départs vers la Belgique – « n’est pas à la hauteur ».

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