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Et si la France prenait exemple sur le Danemark ?

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La politique danoise du grand âge est basée sur l’idée fondamentale que les citoyens doivent pouvoir rester à leur domicile le plus longtemps possible. Cela passe par une politique de prévention très importante.

A l’heure où la France engage une transition domiciliaire dans la prise en charge des personnes âgées, elle peut, pour cela, s’appuyer sur un modèle qui a fait ses preuves : celui du Danemark. En effet, en matière de bien-être et d’accompagnement des seniors, notamment ceux en perte d’autonomie, le Danemark fait très bonne figure. Ce petit pays scandinave, qui a de longue date anticipé le vieillissement de sa population, a fait de la place des seniors dans la société une priorité. La preuve : la prise en charge des personnes âgées dépendantes représente 2,5 % de son PIB, contre 1,4 % en France. Dès lors, comment s’en inspirer pour conduire notre propre transition domiciliaire ? C’est la question qui a été posée à Annette Bertelsen Arbes, chargée des affaires de santé à l’ambassade du Danemark en France, lors de la deuxième journée scientifique du Gérond’If (le gérontopôle d’Ile-de-France), le 6 novembre.

Les municipalités à la manœuvre

Dès 1987, le Danemark a décidé d’arrêter toute construction de nouvelles maisons de retraite. Le royaume a même transformé l’équivalent des Ehpad en lieu de résidences services seniors, se rapprochant au maximum du domicile de la personne âgée. De plus, la réforme territoriale de 2007 a engendré un changement total de l’organisation des politiques publiques. Le pays est désormais découpé en cinq régions qui sont en charge des hôpitaux et des médecins généralistes. Il est subdivisé en 98 communes, peuplées en moyenne de 50 000 habitants. Ce sont elles qui gèrent tout le médico-social, donc l’aide à domicile et les Ehpad. Une telle organisation permet à l’échelon le plus décentralisé possible et le plus proche de la personne d’assurer l’ensemble des services. Au Danemark, la municipalité s’occupe donc aussi bien de la prévention, de la rééducation et de la réhabilitation de la personne âgée, que ce soit à domicile (majoritairement) ou en établissement.

L’une des particularités danoises est la présence obligatoire d’un conseil des seniors dans chaque municipalité. « C’est le seul pays au monde où cette obligation existe », assure Annette Bertelsen Arbes. « Composé de citoyens de plus de 60 ans, ce conseil doit obligatoirement être consulté par le conseil municipal pour toutes questions concernant les personnes âgées. Cela va beaucoup plus loin que la gestion d’un Ehpad ou l’organisation de l’aide à domicile, assure Annette Bertelsen Arbes. Cela concerne aussi l’environnement, l’accès aux infrastructures, l’offre culturelle… » Autre principe majeur : la loi danoise prévoit que les municipalités doivent fournir les services de soins et d’aide ménagère dont les personnes ont besoin, ainsi qu’une assistance pour le maintien des capacités physiques et intellectuelles. Les modalités de cette action relèvent entièrement de la municipalité. « Si une personne est en perte d’autonomie permanente, tout est fait pour qu’elle ne soit pas considérée comme un citoyen de seconde zone », explique Annette Bertelsen Arbes.

Une politique de prévention

Enfin, la prévention de la perte d’autonomie est très importante au Danemark. Elle se caractérise notamment par l’installation, dans pratiquement chaque municipalité, d’un centre d’activités pour seniors. Gérés par les villes, ces centres sont entièrement gratuits et encadrés par des bénévoles. « Le fait de se rendre dans ces centres (où il y a des cours de langue, des cours d’informatique, des activités sportives…) permet de lutter contre l’isolement, estime la chargée des affaires de santé. Ce n’est donc pas considéré comme une dépense publique mais comme un investissement. » Autre mesure de prévention, inscrite dans la loi : la visite aux personnes âgées. Concrètement, si une personne âgée de 70 ans vit seule, la ville a l’obligation de lui proposer une visite préventive. Ces visites, qui ont lieu régulièrement par la ensuite (à 75 ans, 80 ans…), ont pour objectif de détecter une éventuelle perte d’autonomie. « Des repas sont aussi organisés par les municipalités dans des lieux spécifiques, ajoute Annette Bertelsen Arbes. Ce qui permet encore une fois de lutter contre l’isolement mais aussi de veiller à la bonne nutrition de ces personnes ».

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