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L’alcool, le grand oublié du Grenelle

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UNE LETTRE OUVERTE PEUT EN CACHER UNE AUTRE : LE 7 OCTOBRE, LE COLLECTIF DES PROCHES DE MALADES ALCOOLIQUES (COPMA) A ADRESSÉ UN COURRIER À AGNÈS BUZYN ET À MARLÈNE SCHIAPPA, RESPECTIVEMENT MINISTRE DES SOLIDARITÉS ET DE LA SANTÉ ET SECRÉTAIRE D’ÉTAT CHARGÉE DE L’ÉGALITÉ ENTRE LES FEMMES ET LES HOMMES, EN MARGE DU GRENELLE DES VIOLENCES CONJUGALES. Dans cette missive, le Copma, soutenu par la Camerup (Coordination des associations et mouvements d’entraide reconnus d’utilité publique) et par France patients experts addictions, alerte sur le fait que l’alcool, un « facteur majeur de ces violences, n’est pas pris en compte, alors qu’il constitue l’un des principaux facteurs sur lesquels il est possible d’agir pour prévenir ». Le Copma rappelle que l’an dernier, sur 121 féminicides, au moins l’un des deux – auteur ou victime – était sous l’emprise d’une substance (alcool, stupéfiants, etc.) dans 55 % des cas. Par conséquent, ce collectif propose notamment une stratégie de prise en charge effective de la consommation de ces substances et l’obligation de soins si nécessaire. En réaction, le 14 octobre, les professionnels et experts des addictions ont également adressé une lettre ouverte1, aux mêmes destinataires. Ils ont apporté des éléments scientifiques complémentaires au premier courrier, qui attestent de la reconnaissance de l’alcool comme un facteur causal majeur des violences envers les femmes. Ils évoquent notamment une synthèse quantitative de 96 études indépendantes, et comprenant près de 80 000 participants, ayant démontré que le risque d’agression sur un partenaire intime était multiplié par trois en cas d’abus ou de dépendance à l’alcool ou à une autre drogue. Des arguments et une réalité connus notamment du groupe de travail Santé mis en place dans le cadre du Grenelle contre les violences conjugales. Celui-ci, comme les dix autres, a remis ses propositions à Marlène Schiappa. Parmi elles, le souhait de « dépister systématiquement les addictions lors de plaintes pour violence pour mieux démontrer le lien entre addiction et violences conjugales ».

Notes

(1) Les signataires de la lettre ouverte du 14 octobre : Fonds actions addictions, Maison des sciences de l’homme Alpes, ANPAA, Fédération française d’addictologie, Société française d’alcoologie, Fédération Addiction.

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