Créée en 1944, l’Anas (Association nationale des assistants de service social) est à l’origine d’un code de déontologie de la profession. L’association professionnelle se veut garante des valeurs sous-tendant les interventions des assistants de service social, afin d’« assurer à l’usager la garantie de valeurs communes à l’ensemble des professionnels du service social auxquels il s’adresse ».
Structurée en plusieurs commissions – déontologie, international, travail, protection de l’enfance, cultures numériques et santé –, l’Anas repose sur ses sections locales. L’association propose aux professionnels des espaces pour trouver des informations, échanger des conseils ou pratiques entre collègues, mais aussi bénéficier d’une assistance juridique. Un outil de saisine de la commission « déontologie » est à leur disposition.
Au-delà de son rôle de représentation des professionnels, l’Anas participe à l’évolution de la réglementation du métier en émettant des propositions dans des groupes de travail au niveau local comme au niveau ministériel. Ses prises de position s’appuient sur la défense des principes déontologiques du métier. Ainsi, l’Anas a pu réagir avec d’autres acteurs du secteur social à de récentes directives gouvernementales : opposition au projet de transmission d’informations nominatives entre le 115 et l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), dénonciation de la création d’un fichier biométrique des mineurs isolés étrangers…
Par ailleurs, près d’un an après la réforme revalorisant les diplômes d’Etat de travail social au grade licence, l’Anas et trois autres organisations ont fait valoir le caractère rétrospectif des décrets d’application. L’interprétation des textes laisse, selon eux, comprendre que les anciens comme les nouveaux diplômés ont droit à une reconnaissance égale au niveau licence. Une reconnaissance « tant attendue par les professionnels depuis de si nombreuses années », pour laquelle l’Anas a longtemps milité.
L’association édite sa propre revue trimestrielle, La revue française de service social. Elle est membre de la Fédération internationale des travailleurs sociaux, qui tiendra sa conférence internationale en 2020 au Canada. De son côté, le 8 novembre à Paris, l’Anas organisera une journée d’études intitulée « Accueillir, rencontrer, accompagner. De l’accès aux droits fondamentaux à la promotion de la personne ». Y seront débattus les défis actuels du métier : « passage des politiques sociales d’un rôle de protection universelle inconditionnelle à une politique d’activation des individus », « budgets de plus en plus restreints », et situations des personnes « souvent plus complexes et dégradées, faute de politiques de prévention ».
• Près de 20 sections locales de l’Anas.
• 6 % des professionnels de l’action sociale, dont le nombre est estimé à près de 1,4 million de personnes, sont des assistants de service social (Pôle emploi, 2018).
Originaire du Finistère, Joran Le Gall a fait le choix d’une réorientation professionnelle après avoir été engagé dans une association d’éducation populaire. Il obtient un diplôme d’assistant de service social à l’Institut pour le travail éducatif et social (Ites) de Brest. Il rejoint alors la région parisienne pour exercer dans le secteur associatif de l’insertion par le logement, notamment en participant à la commission de médiation du Dalo (droit au logement opposable) de Paris. Dans le même temps, il devient délégué régional adjoint de la section Ile-de-France de l’Anas. Il prend par la suite des fonctions dans le domaine de l’accès aux droits des étrangers, avant de rejoindre l’établissement public de santé Ville-Evrard (Seine-Saint-Denis) en psychiatrie adulte, où il exerce actuellement. En 2017, il intègre le conseil d’administration de l’Anas, dont il assure depuis lors la présidence.