Le temps est venu pour nous d’étudier l’ensemble de ces témoignages. Nous maintiendrons notre vigilance afin que le gouvernement apporte des solutions adaptées à chaque enfant en situation de handicap. Il y a des questionnements sur le redéploiement des professionnels du médico-social et sur la collaboration avec le secteur ordinaire, qui ne doit pas se faire au détriment des enfants et des adolescents accompagnés dans les instituts spécialisés. Aujourd’hui, dans certains établissements spécialisés, il n’y a pas la possibilité d’une scolarisation, car l’Éducation nationale ne met pas des personnels à disposition. Il faut également travailler sur la question des temps périscolaires.
Les professionnels de l’Éducation nationale disent n’avoir pas toutes les formations, tous les accompagnements. On ne peut pas, du jour au lendemain, remplacer un monde spécialisé qui a des équipes pluridisciplinaires, une connaissance du handicap très pointue. On aura des éléments venant du gouvernement le 4 novembre, lors du comité national de suivi de l’école inclusive.
Je crains que ce soit un coup d’épée dans l’eau. Nous ne voyons pas ce que cela va représenter pour les 350 personnes qui partent chaque année en Belgique. Dans la très grande majorité, ces personnes sont des cas de handicaps extrêmement lourds, ce qui signifie qu’il faut envisager des places dans des structures. Qu’entend le gouvernement par « solutions alternatives » ? Est-ce que tout cela sera suffisant pour répondre à l’urgence des situations des familles ?
On ne peut pas parler d’une véritable concertation, il n’y a eu qu’une seule réunion avec le collège associatif. Tout s’est fait entre techniciens, puis on a vu qu’il y avait ces 90 millions dans le PLFSS 2020. Cela pose beaucoup de questions. Le gouvernement entend parler de solutions de répit, d’habitat inclusif, mais nous avons besoin de solutions concrètes, équitables sur l’ensemble des territoires.
Cette réforme peut fragiliser un équilibre économique pour les Esat. Dans cette nouvelle forme d’obligation, comment l’entreprise va-t-elle contribuer aux entreprises adaptées et aux Esat ? En France, près de la moitié des Esat sont dans le réseau Unapei. La sous-traitance est en train de disparaître du modèle économique alors qu’elle permettrait aux Esat de donner une activité à des personnes très éloignées de l’emploi ordinaire. Nous attendons désormais la remise du rapport de la mission IGAS/IGF sur les Esat.