Une « remise en question des rattrapages et du redoublement » induite par la dernière réforme des diplômes du travail social ? C’est ce que dénoncent les étudiants de l’IRTS de Lille, dans un appel témoignant de l’incompréhension croissante au sein des organismes de formation. Dans plusieurs régions « comme en Île-de-France ou dans l’Ouest, on commence à entendre des rectorats nous dire qu’il n’y aura pas de rattrapages… » confirme Julien Parent, coprésident de l’interrégionale des formatrices et formateurs en travail social.
La polémique concerne les étudiants de la session 2017-2020, les derniers de l’ancienne formule. Et les craintes sont confirmées par la Direction générale de la cohésion sociale, sous l’autorité du ministère des Solidarités et de la Santé. Amaury Ville, chef du bureau des professions sociales, répond que les équipes ministérielles ont « bien conscience du sujet, lié au fait que l’on ait deux systèmes en parallèle : les anciens diplômes et les nouveaux, qui ont le grade de licence ». La passerelle entre les potentiels redoublants de 2020 et la nouvelle formule n’a tout simplement pas été prévue.
Jusqu’ici, l’arrêté du 29 juin 2004 prévoyait cinq ans, à partir de la validation du premier domaine de compétences, pour achever sa formation. Or, « la nouvelle réglementation écrase l’ancienne », précise Amaury Ville.
Mais pour ceux qui se trouvent au carrefour des deux, mettre en place des sessions de rattrapages spécifiques pose des problématiques « en matière d’organisation, de coût, de disponibilité des équipes ».
Avec des décrets parus à la veille de la rentrée 2018, dans une confusion notable, la réforme « manque, depuis le début, de mesures de transition », fustige Diane Bossière, déléguée générale de l’Unaforis (Union nationale des associations de formation et de recherche en intervention sociale). Le réseau national avait déjà été alerté par des directeurs « qui ne savaient pas quoi dire à leurs étudiants. Nous avons relayé cela pour la énième fois… »