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Entre 11 000 et 13 000 élèves handicapés privés d’AESH

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Selon une enquête réalisée par Autisme France, Toupi et Info droit handicap, entre 11 000 et 13 000 élèves en situation de handicap n’ont pas leur auxiliaire de vie scolaire et 1 900 à 2 200 sont privés de scolarisation en raison de l’absence de leur accompagnant.

La rentrée scolaire 2019 a-t-elle été inclusive ? Une fois de plus, pas pour tous, à en croire les résultats de l’enquête menée, pour la troisième année consécutive, par les associations Autisme France, Toupi et Info droit handicap sur la présence des accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH) auprès des enfants concernés. Menée du 2 au 10 septembre auprès de 1 722 répondants, l’enquête met en évidence 527 élèves sans AESH malgré une notification d’accompagnement de la maison départementale des personnes handicapées (MDPH). « Les chiffres de répondants et le nombre d’élèves sans AESH sont très similaires à ceux de 2017, ce qui nous conduit à conclure qu’après un bilan catastrophique en 2018, la situation s’est légèrement améliorée en 2019 », notent les associations dans leur synthèse publiée le 24 septembre. Partant du postulat qu’à la rentrée 2019, environ 200 000 élèves handicapés devaient avoir un AESH, l’enquête estime donc qu’entre 11 000 à 13 000 élèves handicapés en sont actuellement privés. « Le jour même de la rentrée, nous pensons qu’il y a probablement 20 000 à 25 000 élèves privés d’AESH compte tenu des retards de recrutement et d’affectation », ajoutent les associations.

Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat aux personnes handicapées, reconnaissait, le 10 septembre dernier, sur Europe 1 qu’« à peu près 4 % » d’élèves en situation de handicap n’avaient pas encore leur accompagnant. Selon le rapport de la commission d’enquête parlementaire sur l’inclusion des élèves handicapés, publié en juillet 2019, 14 980 élèves étaient sans AESH en octobre 2018. « Ce chiffre augmente d’année en année, et celui de mars 2019 (12 033) nous enseigne que le problème ne se résorbe guère en cours d’année scolaire », soulignent les trois associations.

Ainsi, malgré les annonces de création de postes et la mise en œuvre d’un « grand service public de l’école inclusive » dès cette rentrée 2019, « la pénurie d’AESH persiste », selon les associations. Elles identifient trois raisons principales à ce problème. Primo, en parallèle des créations de postes d’AESH, le gouvernement a supprimé tous les postes d’AESH en contrat aidé : « Il y en avait encore 30 000 l’année dernière. » Deuxio, le nombre d’élèves bénéficiant d’une notification d’accompagnement augmente chaque année. Tertio, une partie du temps des AESH n’est pas consacrée à l’accompagnement d’élèves handicapés ayant une notification. « Notre enquête montre que 36 % des élèves qui n’ont pas encore de notification de la MDPH ont malgré tout une AESH : c’est sans doute positif pour eux mais si les moyens en AESH sont fonction du nombre de notifications, cela signifie que des élèves avec notification sont privés d’AESH. De plus, certains établissements n’hésitent pas à affecter des moyens en AESH à des élèves qui n’ont pas même de dossier MDPH ».

Désorganisation

« Nous constatons que le ratio de 17 % d’élèves sans AESH privés de scolarisation est stable dans nos enquêtes 2017 et 2018. Nous pensons qu’il est extrapolable à l’ensemble des élèves privés d’AESH en France, et que 1 900 à 2 200 élèves handicapés ont été privés de scolarisation du fait de l’absence de leur AESH », poursuit l’enquête. A cela s’ajoute 226 élèves encore en attente de la notification d’AESH.

Qu’en est-il du déploiement des pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial), nouveauté de la rentrée scolaire ? Selon l’enquête, les familles ont été très peu informées quant au fait que l’établissement de leur enfant fasse ou non partie d’un Pial : 60 % d’entre elles ne savent pas ce qu’il en est. « Cette année, la mise en place des Pial et les modifications des conditions d’emploi des AESH a encore accru la désorganisation. Mais chaque année, on observe que les rectorats peinent à appliquer des circulaires de rentrée qui paraissent systématiquement trop tard pour eux (en général en juin) », déplorent les associations. Pour rappel, le Comité national de suivi de l’école inclusive qui réunit des représentants des collectivités territoriales aux côtés de représentants de l’Etat et d’associations se réunira à l’automne pour dresser le bilan de la rentrée 2019.

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