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Myriam El Khomri précise sa mission

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L’ancienne ministre du Travail, Myriam El Khomri, a été officiellement installée, le 3 juillet, à la tête d’une mission sur les métiers du grand âge en vue d’une « réforme historique et très attendue du système de prise en charge des personnes âgées ». Lors de sa présentation, il a été précisé que cette mission « aura pour objectif de formuler des recommandations de court et long terme pour revaloriser les métiers du grand âge, en s’appuyant sur tous les leviers qu’elle jugera nécessaires ». Il s’agit donc de poser les bases du système de demain tout en répondant aux urgences d’aujourd’hui. Alors qu’elle doit remettre le 17 octobre ses conclusions à Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, Myriam El Khomri a profité de sa présence aux Rencontres du bien vivre à domicile de la Fédération française des services à la personne et de proximité (Fedesap), le 17 septembre, pour préciser ses axes de travail.

Rappelant qu’elle s’est entourée de personnalités et de professionnels de terrain venus aussi bien du secteur public que privé ou associatif, l’ancienne ministre a fait savoir qu’elle avait, « dès le début », pris le parti de se concentrer sur deux métiers en particulier : celui d’auxiliaire de vie et celui d’aide-soignant, à domicile comme en établissement. « Nous avons fait un focus sur ces deux corps métiers parce qu’il nous semble que ce sont des métiers, certes difficiles, peu considérés et mal rémunérés, mais avant tout porteurs d’histoires, de sens et d’une utilité sociale majeure pour le pays », justifie-t-elle. Et de préciser ses propos : « Vu le vieillissement démographique et le nombre de départs en retraite dans ces métiers, nous voyons bien que nous devons faire face à un double enjeu. Il s’agit de faire en sort que ceux qui sont dans ces métiers puissent y rester (il faut donc améliorer leurs conditions de travail) et d’élargir le vivier en donnant envie d’aller vers ces métiers-là. » Concrètement, il s’agit pour cette mission, d’agir sur la qualité des services en direction des personnes âgées mais aussi sur la qualité de vie au travail de ceux qui mettent en place ces services.

Il faudrait une augmentation des effectifs de 20 % d’ici 2030

Alors que près de 830 000 équivalents temps plein travaillent actuellement auprès des personnes âgées en perte d’autonomie et que, dans son rapport, Dominique Libault estime que, en raison de la seule évolution démographique, il faudrait augmenter les effectifs de 20 % d’ici 2030, Myriam El Khomri s’est plus précisément vu confier quatre axes principaux de travail. Le premier autour de la formation continue et initiale. Il s’agit d’essayer de trouver « des passerelles entre les différents métiers, entre le domicile et l’établissement ». « Nous réfléchissions aussi au développement de l’apprentissage et à la validation des acquis de l’expérience », poursuit-elle. Le deuxième axe consiste à trouver des solutions pour améliorer la qualité de vie au travail et les conditions de travail. Rappelant qu’il y a 104 accidents du travail pour 1 000 salariés dans le secteur, contre 64 pour 1 000 dans le bâtiment et 34 pour 1 000 en moyenne chez les salariés, et que le taux d’absentéisme est de 10 % à 20 % selon les structures, Myriam El Khomri juge cet axe de travail « extrêmement important ».

Ensuite, sa mission doit se pencher sur la question de la rémunération. Ce qui est loin d’être évident car il faut notamment pour cela regarder dans le détail les sept conventions collectives du secteur. « Nous travaillons aussi sur la prise en charge des temps de trajet et des indemnités kilométriques qui pèsent sur le pouvoir d’achat des salariés. » Enfin, le dernier axe de travail consiste à trouver des innovations en matière d’organisation du travail comme en matière technologique et sociale. Ainsi, « depuis la mi-août, nous avons organisé un programme de visites sur le terrain, renseigne Myriam El Khomri. Nous regardons le financement de ces innovations mais aussi leur impact sur le bien-être au travail, l’absentéisme ou encore les accidents du travail. » Alors qu’elle doit composer avec des délais extrêmement courts, l’ancienne ministre du Travail a donc du pain sur la planche. En effet, les soignants, les résidents et leurs familles ainsi que les personnels de direction attendent un engagement politique à la hauteur des enjeux et de leurs espoirs.

Les intervenant

Auditionnée par Myriam El Khomri, pilote de la mission sur l’attractivité des métiers du grand âge, la Conférence nationale des directeurs d’établissements pour personnes âgées et handicapées (Cndepah) cible sa contribution sur la refonte des effectifs. Plus précisément, dans un communiqué de presse en date du 26 août, elle indique vouloir donner « la priorité aux effectifs ». Ainsi, selon elle, « les questions de qualité de vie au travail, d’organisations du travail, de formation, de parcours professionnels ne sauraient, sous peine d’inefficacité, se dispenser d’un préalable essentiel : celui de l’augmentation significative des effectifs des Ehpad ».

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