Initiée par la Cnav [Caisse nationale d’assurance vieillesse], cette expérimentation repose sur trois temps forts. Le premier est d’établir un diagnostic sur les conditions d’habitat des personnes âgées dans le territoire concerné par la démarche « Eclat », et ce quel que soit le lieu où elles habitent. Sept villes ont déjà été choisies pour mener cette expérimentation. Les premières étaient Audincourt (Doubs), Caen-la-Mer (Calvados), l’agglomération de Châlons-en-Champagne (Marne) et Le Moule (Guadeloupe). Après Chartres (Eure-et-Loir), les villes de Roubaix (Nord) et Toulouse (Haute-Garonne) suivront d’ici à la fin du mois de septembre. La démarche se construit autour de trois partenaires principaux : la Carsat [Caisse d’assurance retraite et de la santé au travail] locale, la collectivité locale et la fédération Soliha, l’opérateur désigné pour faire tout ce travail de diagnostic. Nous associons évidemment les principaux partenaires locaux (le centre communal d’action sociale local, les principaux bailleurs HLM…). Tous ensemble, nous formons un comité de pilotage, chargé de suivre la mise en œuvre de cette démarche. La deuxième étape est un travail préalable d’analyses statistiques. Avec le comité de pilotage, nous rencontrons tous les acteurs et partenaires locaux qui interviennent auprès des personnes âgées. Cela permet d’avoir une idée des interrogations et des problèmes qu’il peut y avoir en matière de réponses à apporter sur les enjeux du vieillissement de ce territoire. L’objectif est de trouver des solutions, des pistes d’action et d’intervention pour accompagner le vieillissement du territoire.
La troisième étape de la démarche est de mettre en place des actions locales, différentes de celles qui existent déjà. De même, chaque solution est innovante. Nous ne proposons pas la même chose à Audincourt, à Chartres ou au Moule, car chaque situation est différente. Cependant, nous ne nous interdisons pas de dupliquer des actions. Si cela fonctionne à Châlons-en-Champagne et que ça n’existe pas à Chartres, autant l’expérimenter à Chartres. Par exemple, parmi les 18 actions engagées dans cette ville, il y a la volonté de clarifier l’offre de mobilité pour les seniors, d’améliorer leur accès au réseau de transport Filibus ou encore d’organiser une action de lutte contre l’âgisme en direction du grand public (elle aura lieu en octobre).
La convention « Eclat », au niveau local, va devoir effectivement hiérarchiser les priorités et les actions à lancer. Comme cette expérimentation est pluriannuelle, il s’agit d’organiser les actions sur les deux ou trois ans à venir. Dans un second temps, l’ensemble des partenaires va mettre en œuvre ces actions. Pour la ville de Chartres, il y a trois axes d’intervention prioritaires : l’habitat, avec une offre de logements adaptée aux seniors, notamment en encourageant l’adaptation de leur habitat, en favorisant le maintien à domicile. Ensuite, les transports et la mobilité, c’est-à-dire favoriser une meilleure appropriation du réseau de transports urbains par les seniors. Enfin, le lien social et la lutte contre l’isolement. Ce qui consiste à favoriser les interactions et l’appropriation des espaces de la ville par les seniors, à créer du lien social et à rompre l’isolement.