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« Mettre fin à l’extrême précarité d’un modèle »

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La Conférence nationale des directeurs d’établissements pour personnes âgées et handicapées (CNDEPAH) a adressé, mi-août, une série de préconisations à la mission « Myriam El Khomri » sur l’attractivité des métiers du grand âge. Précisions d’Emmanuel Sys, son président.

Le ratio soignants/résidents nécessaire au bon fonctionnement des Ehpad (établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes) correspond à « 1 aide-soignant pour 7 résidents le matin, soit globalement une augmentation de 42 % par rapport aux effectifs actuels (1 pour 10 le matin) ». Telle est l’une des convictions de la Conférence nationale des directeurs d’établissements pour personnes âgées et handicapées (CNDEPAH) pour « mettre fin à l’extrême précarité d’un modèle » grâce notamment à une « augmentation indispensable » des effectifs. « Les ratios actuels, entamés par un absentéisme globalement en hausse, ont emmené un recentrage insatisfaisant du métier d’aide-soignant (AS) vers les soins de nursing. Les AS déplorent une perte de sens, une course perpétuelle contre la montre, les privant de temps relationnel suffisant. Le métier d’AS est vécu comme potentielle source de frustration », déplore la conférence représentant les directeurs d’établissements médico-sociaux de la fonction publique hospitalière.

Selon la CNDEPAH, l’augmentation des effectifs doit s’accompagner « d’une réforme architecturale des unités des Ehpad ». En clair, elle propose d’organiser le travail des équipes au sein d’unités ne dépassant pas 20 lits et placées sous la responsabilité d’un cadre intermédiaire de terrain. Ces futures unités seraient composées « de 3 soignants, majoritairement aides-soignants, le matin et de 2 soignants l’après-midi, tous les jours de la semaine, week-end compris ».

« On sent l’extrême précarité du modèle. Il faut le repenser pour l’asseoir de manière plus solide. Mais en l’état actuel des ratios, ce n’est pas possible ni envisageable. Dès aujourd’hui, il faut penser les Ehpad dans une dimension plus individuelle, plus proche des attentes des résidents de demain et avec des configurations d’équipes qui le permettront. Pour autant, cela ne signifie pas qu’il faille réformer tout le parc du secteur public immédiatement mais nous appelons à ne pas relancer des constructions d’Ehpad qui n’obéissent pas à cette logique. Pour y parvenir, la condition première est une revalorisation a minima des effectifs », explique Emmanuel Sys, président de la CNDEPAH.

A l’instar du rapport « Libault », la CNDEPAH propose d’intégrer la formation d’assistant de soins en gérontologie (ASG) (140 heures de formation) comme « un module obligatoire complémentaire à la formation initiale pour tous les AS travaillant en gériatrie » et « d’enrichir le parcours professionnel des AS » par la possibilité de valider des modules complémentaires facultatifs sur des connaissances gériatriques. « Il faut ouvrir d’autres portes pour permettre une dynamique de carrière aux aides-soignants », insiste le président de la CNDEPAH. Autre proposition : généraliser la prime ASG (assistance de soins en gérontologie) actuellement de 90 € brut par mois, et l’intégrer au traitement indiciaire des aides-soignants. « Actuellement, cette prime a pour conséquence négative d’être très aléatoire en fonction de la carrière, de ne pas être intégrée dans le calcul des retraites et d’être circonscrite à un lieu de travail très précis qui est le PASA ou l’UHR[1]. Il faut la généraliser mais surtout ne pas la laisser à l’état de prime et basculer son montant sous la forme d’une nouvelle bonification indiciaire », précise Emmanuel Sys.

Avec ces propositions, la CNDEPAH est convaincue que « le double objectif d’amélioration de la qualification des AS et de la valorisation salariale » serait atteint, permettant ainsi « l’amélioration très significative de l’attractivité des métiers ».

Repères

Directeur du centre hospitalier intercommunal (CHI) de Wasquehal (Nord), Emmanuel Sys occupe la présidence de la CNDEPAH depuis mai 2019.

Notes

(1) Pôle d’activités et de soins adaptés ou unité d’hébergement renforcée.

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