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« Il reste encore beaucoup de familles sans solution »

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Administratrice nationale Unapei (Union nationale des associations de parents, de personnes handicapées mentales et de leurs amis)
L’Unapei et ses partenaires associatifs ont lancé la plateforme marentree.org. Quel en est l’objectif ?

Les statistiques de la scolarisation des élèves en situation de handicap peuvent aller à la hausse, il n’empêche qu’il reste encore des familles sur le bord du chemin, sans solution ou avec des réponses partielles ou insatisfaisantes pour l’éducation de leur enfant en situation de handicap. L’objectif de la plateforme marentree.org est de donner la parole aux parents d’enfants en situation de handicap mais également aux professionnels de l’Education nationale ou du secteur médico-social. Ces témoignages refléteront une vision de toutes les problématiques rencontrées et la réalité de terrain. Il n’y a aucun outil statistique qui permette de répertorier les familles en difficulté. Cette plateforme marentree.org permet de faire remonter un certain nombre de situations.

Que font apparaître les premiers témoignages ?

Quelques jours avant la rentrée, il y a encore des parents qui sont dans des situations dramatiques. Cela a des incidences sur leur activité professionnelle, sur tout le fonctionnement de la famille, sur celui de l’école. D’après les témoignages qui arrivent de jour en jour, il reste des familles en difficultés, soit en attente d’une place dans un institut médico-éducatif (IME), soit en attente d’une assistance éducative du type AVS (auxiliaire de vie scolaire), ou d’une place dans une unité localisée pour l’inclusion scolaire (Ulis). Pour certaines familles, le système est grippé. A partir du moment où l’enfant n’est pas à la bonne place ou en attente d’une solution, on ne peut pas parler d’une scolarisation effective. Dans la démarche de concertation mise en place pour l’école inclusive, le gouvernement ne doit pas oublier ces familles bien souvent invisibles et en tenir compte pour ajuster tous les dispositifs qui sont ou vont être mis en place à partir de la rentrée.

Pour faciliter le traitement des dossiers, l’Etat a créé, pour cette rentrée, une « cellule d’écoute et de réponse aux parents » dans chaque département de juin à septembre. Cela répond-il aux besoins des familles ?

Mettre en place des plateformes d’écoute accessibles aux familles est une très bonne chose, mais d’après les retours des familles en difficulté pour trouver une solution de scolarisation pour leur enfant, celles-ci restent toujours avec leur problématique sur les bras. On peut parler des problématiques mais il faut maintenant mettre en place les actions nécessaires en face.

Les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (Pial) constituent l’un des piliers du « service public de l’école inclusive ». Pourtant, l’ensemble du secteur juge leur généralisation « prématurée ».

Beaucoup d’aspects du déploiement des Pial restent encore au stade expérimental. Cette démarche de co-construction devra tenir compte de la réalité de terrain. Même si les annonces gouvernementales reflètent une vraie volonté de coopération entre l’Education nationale et le secteur médico-éducatif, l’Unapei restera vigilante pour le maintien d’un accompagnement des élèves de qualité, pérenne et répondant vraiment à toutes les situations afin que tous les enfants puissent avoir un parcours de scolarisation adéquat. Il est important que tous les acteurs se concertent, fonctionnent dans une même dynamique et que les réponses aillent dans le sens de la globalité du parcours individuel de l’enfant. Ce n’est pas l’élève en situation de handicap qui doit s’adapter à l’environnement mais l’inverse. Et cet environnement repose à la fois sur l’équipe éducative, l’équipe médico-sociale qui vient en appui mais également sur les collectivités territoires pour les infrastructures.

Quelles seraient, selon vous, les priorités pour construire un « acte II » de la loi de 2005 ?

Pendant toute la transformation dans le cadre de la transition inclusive, il faudra être attentif à ce que les réponses éducatives soient effectives et bientraitantes, aussi bien en milieu ordinaire que dans les milieux spécialisés. Il faut une recomposition de l’école ordinaire en miroir par rapport à l’offre médico-sociale, que les enseignants soient outillés, que les solutions éducatives limitent les conséquences sociales du handicap sur les familles. Toutes les parties prenantes doivent être dans une démarche de co-construction avec des rencontres et des partages d’expertise.

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