Depuis 2014, le nombre de dossiers déposés pour le traitement d’un surendettement a baissé de 30 %. C’est ce qui ressort d’une étude de la Banque de France. Près de 4,5 millions de dossiers ont été déposés, soit en moyenne 155 000 par an, depuis la mise en place du dispositif de traitement du surendettement, en 1990. Cette procédure apporte des solutions aux difficultés des ménages et des personnes qui ne parviennent plus à honorer leurs échéances de remboursement ou à faire face à leurs charges courantes. Cette baisse enregistrée en 2014, alors que le nombre de dossiers avait crû dans les années 1990 et 2000, est « due à la législation contre les pratiques excessives en matière de crédit et à l’amélioration de la solvabilité des ménages permise par la baisse des taux et les renégociations de crédit ».
Alors que, durant la décennie 1990, la part des personnes surendettées non dépourvues de ressources mais confrontées à un excès de crédits, à la consommation en particulier, était élevée, la procédure s’est au fur et à mesure concentrée sur les personnes les plus fragiles économiquement. Il s’agit notamment des femmes seules avec enfants. En 2018, les femmes représentent 54 % des personnes dont le dossier a été examiné par une commission de surendettement, alors que, dans la population, femmes et hommes sont à peu près en même nombre dans les tranches d’âge les plus concernées, soit de 18 à 64 ans. La surreprésentation des femmes parmi les personnes surendettées a cependant légèrement diminué entre 2010 et 2016, passant de 56 % à un peu plus de 54 %. En 2018, le nombre de femmes surendettées est en baisse de 32 % (soit de 45 000 personnes) par rapport à 2010. Les femmes et hommes surendettés vivent dans des ménages dont les caractéristiques diffèrent fondamentalement : 29 % des femmes surendettées sont cheffes de famille monoparentale, contre 4,1 % des hommes. Enfin, l’âge moyen des personnes surendettées augmente depuis 2000 : les 45-54 ans constituent la classe la plus nombreuse, la part des 55-64 ans a plus que doublé (à 17 %) et celle des 65 ans et plus a presque triplé, pour atteindre près de 12 % de l’ensemble des surendettés.