Reconnue d’utilité publique, la Société philanthropique est une organisation active dans le champ de l’action sanitaire, sociale et médico-sociale en Ile-de-France. Plus ancienne association non confessionnelle de France, elle est née en 1780, alors que ses sept membres fondateurs se sont donné pour mission de « secourir, par le concours de leur fortune ou de leur lumière, la vertu indigente et souffrante ». Sa marque de fabrique est la cooptation, comme l’indique Louis de Montferrand, son président : « La Société philanthropique a toujours été administrée par des bénévoles qui se cooptaient entre eux, et qui assurent depuis plus de 200 ans la pérennité de la gouvernance. Beaucoup d’administrateurs sont des descendants des familles du XIXe siècle qui ont fait des dons importants à une époque où la sécurité sociale n’existait pas. Les administrateurs, qui rentrent vers 45 ans et restent jusqu’à 75 ans, acquièrent peu à peu la culture de l’association. »
Initialement, l’association proposait des aides directes à un public parisien défavorisé, avant de se diversifier à partir des années 1800 en distribuant des repas, en dispensant des soins, en proposant des solutions d’hébergement… Après la Seconde Guerre mondiale, la part du financement de l’Etat dans les établissements conventionnés appartenant à la Société philanthropiques a augmenté, pour aboutir dans les années 2000 à un partenariat qui recouvre les trois quarts de son activité. Aujourd’hui, elle gère une vingtaine d’établissements et services dans les champs de la protection de l’enfance, du handicap, des personnes âgées, des soins de longue durée, du logement et de l’insertion. « Beaucoup de philanthropes créaient des projets jusque dans les années 1940, détaille Louis de Montferrand. En vieillissant, ils recherchaient une association qui puissent en assurer la continuité. C’est pourquoi nous avons hérité d’une grande diversité d’activités. Nous essayons dans chaque établissement de rester fidèle à leur volonté, de concert avec un désir d’innovation. »
Le projet associatif 2016-2020 de la Société philanthropique s’articule autour de trois grands axes. D’une part, le renforcement de la culture d’innovation et des partenariats publics comme privés. D’autre part, la construction de 300 nouvelles places de logement pour personnes handicapées ou vulnérables. Point de rencontre entre ces différents objectifs, la maison Harmonia, ouverte depuis septembre 2017, est un appartement partagé pour adultes autistes ou déficients intellectuels, qui se présente comme solution intermédiaire entre domicile individuel et établissement médico-social.
• 23 établissements et services.
• 2 309 places.
• 1 071 salariés.
• 12 023 bénéficiaires.
• 72 millions d’euros de dépenses de fonctionnement et 133 millions d’euros de bilan pour l’année 2018.
Né le 16 juillet 1959 à Casablanca (Maroc), diplômé en 1982 de l’Ecole des sciences économiques et commerciales (Essec), Louis de Montferrand a fait carrière dans l’assurantiel de par le monde : entre 1993 et 2009, il sera tour à tour directeur général des filiales d’AGF en Turquie, en Espagne, en Belgique, en Amérique du Sud et en Afrique. Ancien conseiller du commerce extérieur de la France, il rejoint la Société philanthropique en 2003, avant d’en prendre la présidence en 2013. « J’ai une bonne expérience du dialogue social et du management. Dans beaucoup de sujets, les besoins du médico-social renvoient à des questions qu’on se posaient il y a dix ans dans les entreprises », argumente Louis de Montferrand. « Je contribue à apporter des outils et des façons de penser déjà développés dans le monde de l’entreprise. » Depuis 2014, il est gérant de Rectoubly conseil. En 2017, il devient vice-président de l’Association nationale pour la couverture des risques, la retraite et l’épargne.