« Mouvement féministe et d’éducation populaire, le Planning Familial milite pour le droit à l’éducation à la sexualité, à la contraception, à l’avortement, à l’égalité femmes-hommes et combat toutes formes de violences et de discriminations. ». Cette formule, telle qu’elle est mise en avant sur le site du Planning familial, n’est en réalité qu’un résumé des multiples actions menées par cette association de type loi 1901. Lancé d’abord sous le nom de « Maternité heureuse », ce mouvement est très vite devenu « Planning familial » (1960) au moment de rejoindre l’International Planned Parenthood Federation (IPPF). Au départ, le combat était de pouvoir défendre le droit des femmes et des couples à avoir accès à la contraception, à l’époque interdite en France.
« C’est ce qui a amené à la bataille pour obtenir en 1967 la loi “Neuwirth” autorisant la fabrication, l’importation et la délivrance de contraceptifs sur prescription », rappelle Véronique Séhier, coprésidente du Planning familial. Cette loi a permis de pouvoir informer sur le sujet, ce qui est l’une des missions principales du Planning familial. Celui-ci est composé de 76 associations départementales et de 13 fédérations régionales, toutes indépendantes les unes des autres. La loi « Neuwirth » a également donné naissance à des centres de planification et d’éducation familiale. A l’origine gérés par l’Etat, ces centres sont, depuis 1982 et la loi sur la décentralisation, intégrés à la protection maternelle et infantile (PMI), elle-même gérée par les départements.
« Le Planning ne s’est pas arrêté à la loi “Neuwirth” et a continué à militer en disant que contraception et avortement étaient deux facettes d’un même droit des femmes à disposer de leur corps, observe encore Véronique Séhier. Plus précisément, ce n’est pas parce que la contraception est autorisée que cela va mettre fin aux grossesses non désirées. Il était donc important de mettre en place une loi autorisant l’avortement. » Ce qui a eu lieu en 1975 avec la loi « Veil » (renforcée en 2001) autorisant la pratique de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) avant la dixième semaine.
Pour autant, le Planning familial continue de lutter car, « aujourd’hui encore, des femmes continuent d’avorter à l’étranger, des services IVG ont du mal à se maintenir dans certains hôpitaux et des maternités ferment, faute de moyens, et les centre IVG avec », déplore la coprésidente du Planning. La liste des combats du mouvement est encore longue : lutte contre toutes les formes de violences, prise en compte de la sexualité des personnes handicapées, droit à la procréation médicalement assistée (PMA) pour toutes les femmes, lutte contre la stigmatisation des personnes migrantes…
• 1,5 million de personnes touchées chaque année par les actions du Planning familial.
• 355 804 personnes accueillies en 2018 dans les permanences d’accueil et d’écoute.
• 74 441 consultations médicales réalisées en 2018 (contraception, dépistage, avortement…).
Véronique Séhier est depuis 2015 membre du Conseil économique, social et environnemental (Cese), dans la délégation « droits des femmes et égalité » et la section « santé, affaires sociales ». Depuis 2016, elle est aussi coprésidente, avec Caroline Rebhi, du Planning familial, mouvement féministe et d’éducation populaire qui agit pour l’accès de toutes les femmes aux droits et à des services de qualité en matière de sexualité et de santé sexuelle, notamment d’éducation à la sexualité, de contraception, d’avortement et de prévention des infections sexuellement transmissibles (IST) et du sida. A ce titre, elle participe à plusieurs instances internationales telles que la CSW (Commission de la condition de la femme) de l’ONU.
En tant que membre de la commission « santé, droits sexuels et reproductifs » du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes (HCEFH), dont elle a été membre jusque décembre 2015, elle a aussi participé aux rapports sur l’accès en France à l’interruption volontaire de grossesse et sur l’éducation à la sexualité.