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De l’importance de bien les utiliser

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Alors que le secteur du médico-social est à un tournant de son existence, tant sur le plan économique qu’organisationnel, les innovations, les évolutions technologiques sont-elles une opportunité à saisir, notamment dans l’accompagnement des personnes fragiles ? Eléments de réponse.

En mars dernier, Luc Broussy, président de l’association France Silver Eco , avait estimé que l’un des chantiers prioritaires de la « silver économie » devait être la meilleure diffusion des innovations dans le médico-social. En effet, les nouvelles technologies se développent grandement ces dernières années dans le secteur avec la volonté affichée de favoriser le maintien de l’autonomie et l’accompagnement des personnes les plus fragiles. Pour autant, les innovations numériques et technologiques sont-elles une des réponses à une plus grande inclusion de ces personnes ? Les technologies sont-elles une aide ou une menace pour les professionnels ? Autant de questions soulevées lors du colloque « Métiers du domicile, métiers d’avenir ? Quelle évolution ou révolution proche ou plus lointaine pour nos métiers ? ».

Gagner en liberté

Organisée par Union nationale de l’aide, des soins et des services aux domiciles (UNA), le 27 juin, à Paris, cette conférence a notamment été marquée par le témoignage fort de deux personnes directement impactées par l’arrivée de ces nouvelles technologies dans leur quotidien. Ainsi, pour Marika Lefki, membre de l’association Handéo (association qui favorise l’inclusion sociale des personnes en situation de handicap et en perte d’autonomie) et elle-même en situation de handicap, « les nouvelles technologies apportent une certaine autonomie ». « Elles nous permettent d’être moins tributaires des autres, détaille-t-elle. Ce qui peut être très épuisant et parfois entraîner des relations malsaines. En effet, quand on est vulnérable, il y a une sorte de relation dominant-dominé qui s’installe. De ce point de vue, les nouvelles technologies permettent de gagner en liberté. »

Cependant, « rien ne remplacera jamais l’humain », nuance-t-elle. Et de déploré notamment que lorsque la technologie ne fonctionne pas, « il n’y a pas de plan B ». Ce qui a pour conséquence que les personnes en perte d’autonomie se retrouvent « complètement paralysées » dans leur quotidien. Nancy Brac de la Perrière, administratrice de l’association Old’Up, qui a pour objectif de remettre les personnes âgées au cœur de la société, estime, elle aussi, que les nouvelles technologies ont un certain nombre d’avantages. Mais, fait-elle remarquer, « nous avons aussi un peu peur que ces innovations, et les robots plus particulièrement, prennent le pouvoir, qu’ils nous donnent des ordres, que nous soyons soumis à des personnes qui n’en sont pas, qui sont programmées par d’autres ».

Qu’en est-il du côté des professionnels ? Comment les personnes fragiles perçoivent-elles l’arrivée de ces nouvelles technologies dans leur accompagnement ? Encore une fois, la nuance est de mise. Si elles voient d’un bon œil leur implantation, si elles considèrent que c’est une aide dans leur prise en charge, elles jugent que ce soutien est bon « tant que cela reste de l’accompagnement ». « Il ne faut surtout pas que cela devienne définitif. Il ne faut pas se tromper dans la nature de cette technologie », atteste Marika Lefki. Et d’émettre par exemple des réserves sur la généralisation du dossier médical partagé : « Je m’inquiète de savoir qui va partager mes données, avec qui et comment. Est-ce que l’on pourra refuser certaines personnes, associations, entreprises à prendre connaissance de nos données ? Il y a une ouverture qui m’effraye un peu. » C’est là tout le danger effectivement.

Un « pack technologique »

Dans leur rapport sur « Les innovations numériques et technologiques en gérontologie » publié le 20 juin, Jean-Pierre Aquino, secrétaire général de la Société française de gériatrie et de gérontologie (SFGG), et Marc Bourquin, conseiller stratégie à la Fédération hospitalière de France (FHF), appellent, entre autres, à la mise en place d’un « pack technologique » dans les Ehpad, unités de soins de longue durée, résidences autonomie, résidences seniors et services d’aide à domicile. Ce pack doit permettre « d’engager la modernisation technologique de l’ensemble des structures et le déploiement à grande échelle de solutions nouvelles ».

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