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Une acceptation croissante de l’homosexualité parmi les Français

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Malgré des réticences encore présentes, la tolérance augmente globalement dans la société française à l’égard de l’homosexualité et de l’homoparentalité. C’est ce qui ressort d’une enquête de l’Ifop publiée le 24 juin.

En 1975, seuls 24 % des Français estimaient que l’homosexualité est une « manière comme une autre de vivre sa sexualité », selon une étude Sofres. Ce pourcentage atteint aujourd’hui 85 % des sondés, selon une enquête de l’Ifop réalisée pour la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais, en partenariat avec la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah), et publiée le 24 juin. Dans cette enquête réalisée à partir d’un échantillon de 3 013 personnes, l’Ifop interroge le regard que les Français portent sur l’homosexualité et la place des LGBT en France.

Plusieurs indicateurs positifs sont à relever dans cette étude. Ainsi, à la question « Si un de vos enfants était homosexuel, vous l’accepteriez très bien, assez bien, assez mal ou très mal ? », seuls 41 % des Français répondaient « assez bien » ou « très bien » en 1995. Ils sont aujourd’hui 72 % à l’affirmer. A l’inverse, 42 % des Français sondés estimaient en 1975 que l’homosexualité est « une maladie que l’on doit guérir ». Ils ne sont plus que 8 % à partager cette opinion. L’accès à la parentalité pour les couples homosexuels est également vu d’un œil plus favorable. Parmi les sondés, 83 % estiment qu’un couple homosexuel peut être capable d’assurer son rôle de parents aussi bien qu’un couple hétérosexuel. C’est une progression de 16 points par rapport à 2005.

Une acceptation croissante…

« Il y a une acceptation croissante des principes d’homoparentalité et d’homosexualité dans la société française, notamment depuis les formes de reconnaissance juridique de la conjugalité et de la parentalité homosexuelles qu’ont été le Pacs et le mariage pour tous, explique François Kraus, directeur du pôle politique à l’Ifop. Mais il ne faut pas confondre acceptation et normalisation. On est davantage dans un phénomène de tolérance générale à l’égard de la sexualité avec des personnes de même sexe que dans une véritable normalisation de la place des LGBT dans la société. »

En témoigne encore la prégnance de certains clichés : 7 personnes sur 10 adhèrent à au moins une des affirmations homophobes listées par l’Ifop, parmi lesquelles : « Les homosexuels ont un mode et un style de vie malsain », ou encore : « Les homosexuels devraient éviter de montrer qu’ils le sont dans les lieux publics, en s’embrassant dans la rue par exemple. » Autre enseignement, seule une personne LGBT sur deux affirme avoir confiance dans le gouvernement actuel pour lutter contre l’homophobie.

… avec des poches de résistance

« Il reste encore des poches d’homophobie dans l’opinion publique, que l’on retrouve via une forte réticence à l’égard de la visibilité des LGBT dans l’espace public ou de leurs accès à la parentalité, souligne François Kraus. Il s’agit souvent de personnes qui ont un faible niveau social et culturel parmi celles qui ne côtoient pas au quotidien des personnes LGBT – d’où l’importance du coming-out pour faciliter l’acceptation au sens large. Et, enfin, il y a la variable religieuse qui joue de manière très nette : plus on est sensible à une morale rigoriste en matière de sexualité, moins on accepte les homosexuels et l’homoparentalité. Cela se retrouve notamment chez les catholiques pratiquants et chez les musulmans qui attachent beaucoup d’importance à la religion. Plus on est affranchi des dogmes, plus on a tendance à accepter les LGBT dans la société. »

Une affirmation que l’on pourrait nuancer avec l’étude portant sur les actes homophobes réalisée par l’Ifop pour la Fondation Jasmin Roy Sophie Desmarais et publiée en mai dernier. Elle soulignait que « seules 6 % des victimes décrivent leurs agresseurs comme “maghrébins” et à peine 2 % [comme étant de couleur noire], signe que le degré d’ethnicisation des agressions reste assez faible ».

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