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Elles sont femmes, immigrées et âgées

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Longtemps invisibles parmi les invisibles. Le vieillissement des femmes immigrées a été pris en compte beaucoup plus tardivement que celui des hommes. « C’est d’abord par la question du logement, au travers des foyers de travailleurs migrants, que les pouvoirs publics se sont saisis des enjeux du vieillissement des migrants. Les femmes étant très peu représentées dans ces hébergements, leurs besoins sont mal connus et peu pris en compte. Elles sont pourtant encore plus confrontées que les hommes aux difficultés financières, avec des pensions de retraite très faibles, voire inexistantes. Cette situation s’explique par des parcours professionnels entrecoupés de périodes sans activité ou de périodes de travail non déclaré. De plus, longtemps cantonnées à la sphère privée, elles sont nombreuses à avoir accompli un travail domestique, non reconnu et non rémunéré », rappelle l’association Batik International. Arrivées plus tardivement en France dans le cadre du regroupement familial, elles ont peu travaillé et ont peu ou pas de pension de retraite. Leur précarité financière s’accentue en cas de divorce ou au décès de leur mari. « Depuis les quinze dernières années, les femmes âgées représentent 30 % des personnes que l’on accueille. Le bouche-à-oreille va très vite », précise Abdelkader Atia, directeur de l’association Ampil à Marseille. La présence des femmes âgées immigrées au sein de l’association parisienne Ayyem Zamen est également croissante passant de 5 % des adhérents en 2010 et à aujourd’hui 20 %. « Elles ont une autonomie plus forte, osent davantage aller voir une assistante sociale, connaissent les associations du territoire. Elles s’impliquent plus dans les actions collectives, les sorties culturelles car après un enfermement du fait de la vie domestique et familiale, elles ont une envie très forte d’épanouissement à l’âge de la retraite », remarque Maïa Lecoin, directrice de l’association. « Il y a aussi des besoins en termes de promotion de la santé car le rapport au corps chez les femmes âgées immigrées est compliqué et souvent les suivis gynécologiques ont été arrêtés après la dernière grossesse. » Des besoins mais peu de moyens financiers pour y répondre. Ayyem Zamen avait mis en place, en 2015, un poste « actions femmes » qui n’a pas pu être maintenu à la suite d’une baisse drastique des subventions publiques.

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