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Marseille, la prison de la Valentine épinglée

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Suite à une visite du 5 au 9 mars 2018 à l’Établissement pénitentiaire pour mineurs de Marseille, le Contrôleur général des lieux de privation de liberté a fait connaître ses conclusions. Si depuis le dernier contrôle en 2015, le problème de la surpopulation a été réglé, d’autres subsistent, voire se sont amplifiés. Dans ce document de 77 pages, le Contrôleur écrit que les jeunes ont tous dit qu’ils ne mangeaient pas à leur faim, ce qui a été confirmé par les professionnels qui les côtoient au quotidien : les repas sont moins variés que par le passé et les distributions des rations du petit-déjeuner ont été considérablement réduites. Dans la même veine, le Contrôleur constate que les distributions de vêtements, de produits d’hygiène et d’entretien ont été diminuées. À cela s’ajoute un autre constat : « Les mineurs sont, pour bon nombre d’entre eux, confrontés à des conditions de vie indignes en cellule. » Le rapport cible le nouveau gestionnaire délégué de cet établissement, Gepsa, avec « des prestations revues, quantitativement et qualitativement, à la baisse ». Ainsi, le plan de remise en peinture, anciennement triennal, est devenu quinquennal.

La principale nouveauté de cette visite réside dans le public accueilli, les mineurs non accompagnés représentent un tiers des effectifs (sur un total de 50 personnes). Le Contrôleur constate également que ces jeunes hommes, pour la plupart arabophones et originaires d’Algérie, sont incarcérés à la suite d’infractions de nature correctionnelle pour des faits qui, en général, ne conduisent pas les mineurs de nationalité française à être placés en détention. Ce dernier explique que le contexte migratoire général et l’attentat de la gare Saint-Charles à Marseille, en 2017, constituent sans doute des éléments d’explication.

Parmi les 17 recommandations, le Contrôleur sollicite des travaux de réfection des sanitaires, la mise à disposition des vêtements dont ont besoin les mineurs (parka, pull…) ou encore la mise en place d’un dispositif pérenne de traduction afin de permettre l’accès aux droits des mineurs non francophones. En conclusion, le Contrôleur rappelle que certaines recommandations faites à l’issue de la visite de mars 2015 ont été prises en compte, notamment le maintien de la scolarité durant un séjour au quartier disciplinaire. En revanche, d’autres n’ont pas été suivies, telles que celles concernant l’état et l’équipement des cellules ou encore la pratique toujours importante de fouilles intégrales.

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