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« Un socle de sérénité territoriale »

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Le Cese appelle à « investir dans les politiques publiques d’éducation populaire pour contribuer à réconcilier la société ». L’occasion pour Alain Cantarutti, délégué général de la Fédération nationale des centres sociaux, de rappeler la plus-value des centres sociaux sur les territoires.
Que pensez-vous de l’avis et du rapport du CESE sur l’éducation populaire ?

Ce rapport du Cese est bienvenu. Il rappelle que les acteurs de l’éducation populaire innovent en permanence, sont très en phase avec des démarches ascendantes qui partent des réalités des personnes, des réalités des territoires. Les acteurs de l’éducation populaire sont en capacité aujourd’hui de rechercher de nouvelles formes de démocratie, de co-construction des politiques publiques. Ce constat du Cese nous convient très bien et correspond à l’ADN des centres sociaux. Mais les grands absents dans les préconisations du Cese sont les collectivités locales. Il y a une très grande disparité dans la perception du rôle que peuvent jouer les acteurs de l’éducation populaire sur les territoires. Toutes les collectivités ne s’emparent pas ou pas suffisamment de ces outils pour réconcilier les territoires. Tout ne passera pas par l’Etat et les acteurs de l’éducation populaire doivent montrer toute la plus-value de ce qu’ils peuvent apporter à des territoires et à une démocratie locale.

Quelle est cette plus-value ?

Le développement du territoire passe aussi par la qualité du lien social, du « faire société ». Les centres sociaux portent également beaucoup de structures petite enfance et aujourd’hui l’attractivité d’un territoire repose autant sur l’emploi, le prix de l’immobilier que sur la qualité des différents services à la population. Financer les acteurs de l’éducation populaire, c’est investir pour des territoires plus apaisés, plus vivants et plus démocratiques. Les acteurs de l’éducation populaire apportent un socle de sérénité territoriale qui permet aux personnes de vivre ensemble dans de meilleures conditions.

Le Grand débat national a-t-il permis de faire bouger les lignes ?

Plus personne ne nie aujourd’hui qu’il y ait une défiance d’une partie de la population vis-à-vis de la démocratie représentative. Le grand débat national a fait que la question de la reconnaissance des habitants ait le droit de cité dans le dialogue avec les collectivités locales. Aujourd’hui, on est au milieu du gué et les acteurs de l’éducation populaire ont à montrer en quoi ils sont une alternative dans la façon de dialoguer, de mener des débats, de créer d’autres rapports entre la population et les décideurs sur les territoires. A la suite du mouvement des « gilets jaunes » et du grand débat national, il faut montrer ce que l’on sait faire. Le piège à éviter est d’attendre d’être reconnu pour agir.

Comment consolider le modèle économique des centres sociaux ?

Les centres sociaux ont subi les baisses des dotations d’Etat depuis ces trois dernières années. Lorsque les collectivités verront qu’elles investissent pour l’avenir de leurs territoires en subventionnant de façon plus sécurisée, via les conventions pluriannuelles d’objectifs (CPO), les acteurs de l’éducation populaire. Dans notre réseau, nous préférons parler de pacte de coopération plutôt que de convention pluriannuelle d’objectifs. L’idée est d’être financé sur un projet politique de territoire que l’on partage avec les acteurs locaux plutôt que sur des CPO qui risquent d’instrumentaliser les acteurs de l’éducation populaire. Notre première action est de consolider les partenariats avec les acteurs publics et développer des nouveaux partenariats avec des acteurs privés afin de renforcer l’autonomie des projets et d’être encore plus repérés comme des acteurs du XXIe siècle.

Repères

Depuis 2017, Alain Cantarutti est délégué général de la Fédération des centres sociaux et socioculturels de France (FCSF), qui regroupe plus de 1 200 centres sociaux fédérés.

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