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La RSE en établissement : l’exemple de Massy-Vilmorin

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Depuis 2013, la Résidence Massy-Vilmorin, un établissement privé de 84 chambres individuelles à Massy (Essonne), mène une démarche de responsabilité sociétale de l’entreprise (RSE). Une politique qui est avant tout due « au hasard » comme l’a assuré Valérie Eymet, la directrice de l’établissement, lors du 34e congrès national de la Fédération nationale des associations de directeurs d’établissements et services pour personnes âgées (Fnadepa). En effet, c’est en répondant à un appel à projets que l’aventure a commencé. Et qu’elle se poursuit depuis, malgré un certain nombre d’embûches.

« Quand on met en place ce type de démarche, il faut accepter de faire deux pas en avant et un pas en arrière, de revenir en permanence sur ce que l’on a fait, confie la directrice de l’établissement qui fait à la fois accueil de jour et établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad). En effet, il est possible de se tromper. Et se tromper c’est aussi apprendre. » Parmi les premiers « apprentissages » de la mise en place d’une telle démarche : cela ne sert à rien de courir plusieurs lièvres à la fois. Au comité de pilotage « développement durable », créé pour cette occasion, s’ajoutaient un comité de pilotage « humanitude »(1), un autre sur la qualité et le comité de direction. « Tout ceci n’avait plus aucun sens. Nous avons donc décidé de créer un seul comité regroupant tous les sujets. Ce qui a permis de simplifier la démarche. »

Pas d’accident du travail en 2018

Autre frein qu’il a fallu lever, celui du manque d’indicateurs dans le secteur. S’il y a bien le tableau de bord de la performance de l’Agence nationale d’appui à la performance des établissements de santé et médico-sociaux (Anap), qui s’adresse à tous les professionnels du secteur, ce n’est pas suffisant à en croire Valérie Eymet. « Nous avons décidé de créer des indicateurs extrêmement simples, notamment un qui permet de mesurer les accidents du travail et les troubles musculo-squelettiques. » Ce qui a permis d’apprécier l’évolution de la situation. Dans le cadre de la démarche RSE, l’établissement a aussi formé deux référents à la lutte contre les accidents du travail et a acheté du matériel pour en réduire leur nombre. Pour des résultats plus que positifs.

« Quand nous avons démarré le projet de la RSE, en 2013, les accidents du travail coûtaient 110 133 € à l’établissement (à savoir les arrêts maladie en plus du coût des remplacements), renseigne-t-elle. En 2016, cela ne représentait plus que 47 000 €. Et en 2018, il n’y a eu aucun accident du travail. » Ce qui engendre un autre bénéfice : « Nos soignants n’ont plus mal au dos, n’ont plus de lumbago, n’ont plus mal aux épaules, cela a aussi pour conséquence qu’ils s’occupent mieux des résidents, qu’ils ont plus de temps à leur consacrer. »

Plus de détartrant ni de produits chimiques

Mais la démarche RSE ne permet pas seulement d’améliorer la qualité de vie au travail du personnel, elle doit aussi aider à dispenser un meilleur accompagnement de la personne âgée. L’un des objectifs est de redonner du sens à celui-ci. Un autre impact positif de la démarche est l’amélioration qualitative des services (restauration, hygiène, hôtellerie…) ou, de manière plus indirecte, par le biais d’achats responsables, de la gestion des consommations d’énergie ou des déchets. Par exemple, dans la Résidence Massy-Vilmorin, l’accent a été mis, entre autres, sur la lutte contre les perturbateurs endocriniens et les produits chimiques. « Désormais, les sols sont lavés à l’eau claire, appuie Valérie Eymet. Nous n’utilisons plus de produits car il a été prouvé qu’au bout de trois heures, il y a autant de bactéries sur le sol que trois heures avant d’avoir passé la serpillère. Pour être parfaitement efficace, le personnel de ménage doit passer toutes les trois heures. Ce qui est impossible car non rentable économiquement. Il est donc préférable d’arrêter d’utiliser des produits chimiques et de nettoyer à l’eau claire. »

De même, l’établissement fait ses propres savons, avec l’aide des résidents et n’utilise plus de détartrant : « Nous sommes passés au vinaigre blanc pour nettoyer les douches et les éviers, par exemple. » Enfin, une réflexion sur les déchets à risques infectieux (Dasri) est menée avec les personnels concernés. Une bonne moitié de ces déchets rejoint la poubelle « normale » et la société spécialisée ne passe plus qu’une fois par mois au lieu de quatre. Autant d’économies réalisées par l’établissement.

S’il fallait résumer la démarche en quelques mots, la directrice dirait qu’« il faut faire face à de nombreux freins. En effet, à partir du moment où l’on décide de ne plus travailler comme avant, c’est toujours très compliqué. Mais ce n’est pas parce que l’on vous dit que ce n’est pas possible que ça l’est. En réalité, il y a toujours un moyen d’y arriver. »

Notes

(1) Voir ASH n° 3116 du 21-06-19, p. 24.

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