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L’enfant, sujet et acteur social

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Le 11 juin, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge a organisé un colloque autour d’une question : « Pourquoi une politique de l’enfance et de l’adolescence ? Des temps, des lieux et des droits pour grandir ». La place de l’enfant et la prise en considération de sa parole étaient au cœur des discussions.

La Convention internationale des droits de l’enfant (Cide) stipule que l’expression et la participation des enfants aux décisions qui les concernent, et dans leurs différents espaces de vie, sont un droit. Geneviève Avenard, défenseur des enfants, adjointe du défenseur des droits, a ainsi rappelé son article 12, qui consacre le droit de l’enfant à être entendu : « Les Etats parties garantissent à l’enfant qui est capable de discernement le droit d’exprimer librement son opinion sur toute question l’intéressant… » La Cide instaure ainsi l’enfant comme un sujet de droit propre, qui instaure notamment une dimension d’émancipation au sens du développement des capacités des enfants pour leur permettre d’assurer un rôle actif au sein de sa communauté, sa famille, son quartier…

Des progrès mais insuffisants

Et si de nombreux progrès ont été réalisés dans le domaine, avec le développement notamment des conseils locaux, départementaux des jeunes, Geneviève Avenard constate que ces dispositifs restent encore l’apanage de trop peu d’enfants et d’adolescents. Une grande majorité d’entre eux n’est toujours pas invitée à intervenir dans les décisions publiques, et en particulier les enfants qui sont les plus vulnérables. La défenseuse des droits appelle ainsi à une évaluation de ces dispositifs de participation. Selon elle, les obstacles, qui persistent, empêchent les enfants d’être pleinement reconnus comme des sujets ayant des capacités et les empêchent ainsi de se faire entendre dans les décisions qui les concernent. Pourtant, il existe des leviers pour les contrer, comme le rappelle Geneviève Avenard, tels que la formation des professionnels à l’écoute des enfants et à la construction de processus durable, éthique de consultation et de participation des enfants. Une parole qui fait écho à Madeleine Mathieu, directrice de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ). « Lorsque la PJJ accompagne des jeunes en conflit avec la loi, elle porte l’idée que ce sont aussi des enfants dont il faut écouter la parole parce que cet épanouissement, qui pourra en résulter leur permettra de devenir des adultes totalement impliqués et insérés dans la société », explique-t-elle.

L’engagement des jeunes

Durant ce colloque, l’engagement des jeunes a été abordé notamment par le directeur de l’Institut national de la jeunesse et de l’éducation populaire (Injep). Thibaut de Saint-Pol a présenté les résultats de certaines recherches sur les jeunes à partir de 15 ans. Il a abordé l’engagement associatif des adolescents, relativement fort en France par rapport à d’autres pays européens : un tiers des jeunes donnent régulièrement de leur temps bénévolement et un sur deux s’engagent ponctuellement. Ils s’investissent principalement dans les associations sportives, mais aussi dans le champ culturel, de l’humanitaire ou l’environnement. Il faut néanmoins nuancer ces résultats car il y a une grande inégalité en termes de profil des jeunes qui s’engagent. Ce sont les plus diplômés, les plus favorisés qui ont l’engagement le plus fort, et à l’inverse, sur les 10 % les moins favorisés, il y a un engagement très faible. L’enjeu de la mixité est donc prégnant : « Il faut se donner les moyens d’aller chercher ces jeunes, c’est d’autant plus important que, par cet engagement, ils acquièrent des compétences sociales, ce défit est collectif et loin d’être évident », commente Thibaut de Saint-Pol. Les études ont également révélé que l’engagement politique est faible car il y a une grande défiance des jeunes vis-à-vis de la démocratie représentative. Elle se traduit chez les jeunes majeurs par une forte abstention aux élections mais cet engagement prend de nouvelles formes : ils sont ainsi plus attirés par ce qui se déroule en ligne avec la participation à des pétitions ou à des forums de discussion ou encore à des groupes moins institutionnels que les partis politiques traditionnels.

Le jeune est bien un sujet et acteur social. Néanmoins, la perception de la considération de sa parole ne va pas de soi. Preuve en est avec ces chiffres de l’Injep : 52 % des jeunes pensent que leurs avis ne comptent pas et pour 27 % que leur âge en est la principale raison. Un élément à méditer…

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