Entre 2011 et 2017, le budget total du secteur associatif a évolué de 1,6 %, alors que l’inflation a évolué de 1,1 %. On peut donc considérer qu’il s’est stabilisé, alors même que la population totale a augmenté de 0,4 % et que la dépendance a augmenté du fait du vieillissement de la population et de l’amélioration des mécanismes publics et privés de prise en charge de la dépendance. Cette augmentation de 1,6 % apparaît donc très faible. La dynamique d’évolution de ces budgets a été largement soutenue par un processus d’externalisation de missions de service public, le plus souvent en provenance des départements, vers le secteur associatif, jugé efficace dans son action et moins coûteux. Sans cela, on aurait observé une baisse du poids économique du secteur associatif qui interpelle sur son avenir.
Les budgets sont très fortement concentrés dans les grandes associations. Les quelque 19 500 grandes associations qui réalisent un budget annuel de plus de 500 000 € ne représentent que 1,3 % du nombre total d’associations (13,1 % du nombre d’associations employeuses) mais concentrent 71 % des ressources du secteur. Les associations d’action sociale et de santé, qui représentent 14 % du nombre total des associations (23 % des employeuses), concentrent 51 % du budget cumulé du secteur associatif. Le budget cumulé du secteur médico-social a augmenté de 2,7 % par an. La crise économique a augmenté les besoins de solidarité des populations, et les collectivités publiques, face aux contraintes qui pesaient sur leur budget, ont souvent préféré soutenir les associations qui développaient une politique de solidarité dans ce contexte.
La fonte des subventions publiques et l’augmentation continue des commandes publiques ont eu pour conséquence d’exclure les associations de taille moyenne des circuits du financement public, et on note donc une tendance à la disparition des associations moyennes (une baisse de 3 % du nombre des associations ayant un budget compris entre 200 000 et 300 000 € et de 4,1 % de celles ayant un budget compris entre 50 000 et 200 000 €). Les plus grosses associations absorbent une part de l’activité des associations de taille moins importante.