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Un plan national pour la PMI non chiffré

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Vendredi 14 juin, Adrien Taquet a lancé un plan national pour la PMI qui court jusqu’en 2022. Le secrétaire d’Etat chargé de l’enfance a notamment annoncé des moyens supplémentaires mais sans en déterminer le montant, et ce alors que le rapport sur la PMI de Michèle Peyron, rendu la veille, appelait à un sursaut rapide des pouvoirs publics.

Adrien Taquet veut « réarmer la PMI » (protection maternelle et infantile), pour ce faire, il a présenté, vendredi 14 juin, un plan national 2020-2022 qui engage l’Etat a un « effort financier supplémentaire substantiel », son montant n’ayant pas encore été arbitré. Pourtant le rapport de Michèle Peyron, rendu le 13 juin intitulé « Pour sauver la PMI, agissons maintenant », ne laissait guère de doute sur les moyens nécessaires : 100 millions d’euros par an. Selon le secrétariat d’Etat chargé de l’enfance, ce montant devrait être connu dans les prochaines semaines.

Dans ce rapport, la députée, missionnée en juillet dernier par le Premier ministre, avec le soutien de deux membres de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS), y dénonce une « crise majeure de la protection maternelle et infantile ». Elle n’hésite pas à mettre en cause l’Etat et l’assurance maladie en les accusant d’avoir négligé la PMI. Dans ce rapport également, elle prévient : « Sans un sursaut des pouvoirs publics, la poursuite des évolutions observées pourrait aboutir à une extinction de la PMI dans la majorité des départements d’ici une décennie. »

Revaloriser la filière

Les dépenses annuelles de la PMI sont de l’ordre de 500 millions d’euros, soit 1 % des dépenses sociales des conseils départementaux. Ces derniers ont la responsabilité de la PMI, cette compétence de santé étant décentralisée. Mais la tendance qui se dégage – avec de fortes disparités locales – est celle d’une érosion des moyens de l’ordre de 25 % en dix ans, selon ce rapport. La rallonge budgétaire, annoncée par le gouvernement sans la chiffrer, doit stopper cette hémorragie. Une aide qui doit s’accompagner d’engagements réciproques entre l’Etat et les départements. L’idée est qu’ils puissent s’entendre sur des orientations et des objectifs de politique publique concernant la PMI. Cela pourrait prendre la forme de contractualisation, mais la méthode n’est pas encore actée.

Adrien Taquet a également annoncé vouloir encourager la pluridisciplinarité des professionnels. Concrètement, il souhaite retravailler l’attractivité du statut des médecins en PMI alors qu’il y a une pénurie médicale et que 66 % des médecins qui exerçaient dans ces structures en 2006 seront en retraite en 2020. Il s’agit de repenser le modèle en permettant notamment aux médecins d’y exercer à temps partiel pour qu’ils puissent avoir en parallèle une activité libérale ou hospitalière, ce qui répondrait davantage aux attentes des médecins, selon le secrétariat d’Etat. Un point qui n’est pas encore totalement abouti et qui nécessite encore des discussions alors que le statut de fonctionnaire pourrait, avec cette flexibilité, être remis en question, du moins pour les médecins.

Recentrer la PMI sur ses missions

Adrien Taquet souhaite également recentrer la PMI sur ses missions premières : la prévention et la protection de l’enfance. Le constat qu’il fait est le même que celui de Michèle Peyron, celui de dire que ces dernières années, il lui a été donné une kyrielle de missions qui ont amené la PMI à une forme de dispersion notamment celle des agréments des modes de garde. Le secrétaire d’Etat souhaite ainsi l’alléger de certaines tâches administratives et juridiques qui ne relèvent pas des compétences des professionnels de la PMI. C’est pourquoi l’IGAS a été missionnée pour une étude sur le transfert de la compétence des agréments des modes de garde individuels et collectifs dont les conclusions sont attendues pour septembre ou octobre 2019.

Un plan national « PMI 2020/2022 » est donc annoncé. Les orientations sont connues, reste à savoir si le gouvernement mettra des moyens à la hauteur des ambitions. Coquille vide ou vrai plan de sauvetage de la PMI ? Réponse dans quelques semaines avec l’annonce du budget alloué à ce plan.

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