Une étude d’Opinionway , réalisée auprès de 200 personnes et révélée le 29 mai en vue de la 2e Nuit du handicap organisée par l’association éponyme, questionne les réactions face au handicap. Les Français et la perception du handicap révèle une dissonance entre le sentiment que les personnes valides pensent renvoyer face à des personnes handicapées, et la perception que ces dernières ont de ces réactions. La majorité des Français déclarent en effet réagir positivement face à une personne handicapée (60 %) : « Ils ressentent avant tout de l’admiration et reconnaissent le courage nécessaire pour vivre au quotidien avec un handicap (32 %) », rapporte l’étude. « Ils font également preuve d’empathie et veulent échanger avec cette personne (28 %). » À l’inverse, chez les personnes concernées, le sentiment perçu est généralement négatif : indifférence (11 %), peur (11 %)… Un sentiment qui varie d’ailleurs en fonction du type de handicap : si la gêne prédomine pour 44 % des personnes handicapées, le chiffre gonfle (56 %) dans le cas d’un handicap moteur, ou diminue (36 %) pour les personnes avec un handicap sensoriel. Il est à noter que la gêne est souvent interprétée comme une crainte « d’en faire trop ou pas assez ».
Et quand bien même les individus valides et handicapés font référence à la même émotion, ce n’est pas dans les mêmes proportions : si 28 % des Français se disent en empathie, seuls 5 % – le chiffre grimpe cependant chez les jeunes personnes handicapées – des personnes en situation de handicap la ressentent. « Il semble qu’un lourd malentendu se soit profondément installé », analysent les auteurs.
Autre point soulevé, les difficultés rencontrées ne sont pas hiérarchisées de la même manière. Si l’accès à l’emploi figure en tête pour l’ensemble des sondés (40 %), le sujet n’apparaît qu’en sixième position pour les non-valides (22 %). Chez ces derniers, c’est le sentiment de solitude qui domine (25 %), plus marqué chez les hommes. Mais ils sont plus optimistes que le reste de la population concernant leur handicap : une très large majorité d’entre eux (79 %) estime que le handicap n’implique pas de renoncer à certains projets de vie. Enfin, dans la sphère personnelle, les relations amoureuses sont considérées « plus compliquées » par les personnes avec un handicap sensoriel (67 %) et celles avec un handicap moteur (83 %).