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L’inceste, et après ?

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Comment accepter sa sexualité, sa féminité, la maternité, quand on a été victime d’un inceste ? Considéré comme un crime sur le plan pénal, l’inceste a des conséquences psychiques considérables. Il détruit au plus profond la confiance que peut avoir un enfant dans ses parents – des adultes censés le protéger –, mais aussi son identité. Impossible de se sentir sécurisé après un tel traumatisme. Difficile de se construire et de vivre. Entre attachement et hostilité, difficile de ne pas voir sa mère, premier modèle féminin, comme celle qui a fermé les yeux, qui n’a pas entendu ses cris, laissant faire. Difficile de dénoncer l’abuseur, ce père dont on est la fille. Difficile de se laisser aller à une relation sexuelle. « J’avais toujours dit non à mon père quand il voulait m’abuser. Je disais non mais ça ne servait à rien. J’ai arrêté de le dire à haute voix, mais dans ma tête, je continuais à dire non, de toutes mes forces mais en silence. Pendant très longtemps, cette litanie du “non” a continué dans ma tête, même avec mon mari, ça m’arrive encore de me le répéter », raconte Adèle. Difficile encore de devenir maman. Certaines femmes vont idéaliser ou surinvestir la maternité. Le bébé apparaît alors comme le « sauveur », celui par qui l’inceste va être réparé. D’autres se sentent indignes de donner la vie, incapables d’être une bonne mère, apeurées à l’idée d’être maltraitantes. Chez d’autres, la grossesse peut raviver le cauchemar, la honte, la culpabilité et réveiller les angoisses. Ce livre, issu de témoignages de jeunes femmes abusées, recueillis à l’association Docteurs Brus, à Agen, montre que si les conséquences du traumatisme ne s’effacent jamais complètement, il est possible de les dépasser et d’apaiser les souffrances. A condition d’être accompagné sur la durée par des professionnels bienveillants et fiables, à l’écoute de la parole et de la singularité de chaque femme, pour y apporter des réponses adaptées.

Notes

« Femme et mère après l’inceste » – Soraya De Moura Freire et Luc Massardier – Ed. érès, 15 €.

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