Plusieurs outils sur le site de la fondation internationale de la recherche appliquée sur le handicap (FIRAH) sont mis à disposition des acteurs de terrain, sous la forme d’un kit d’exposition interactive, afin d’améliorer les connaissances des personnes atteintes de trisomie 21 sur leur sexualité, leurs sentiments relatifs à leur vie amoureuse et sexuelle ainsi que leur capacité d’autodétermination en la matière. « Mes amours » est le résultat d’une recherche appliquée réalisée par le laboratoire Education cultures et politique de l’université Lyon 2, la Fédération trisomie 21 France, le Centre ressources handicaps et sexualité, le CIUSSS de la Mauricie et du Centre Québec, ainsi que le centre hospitalier universitaire (CHU) de Saint-Étienne. Recherche conduite en lien étroit avec des personnes ayant une trisomie 21, et qui les intègre dans le produit final (un programme de formation) en tant qu’acteurs de sa construction et de sa mise en œuvre.
Comme l’explique le livre pédagogique de l’exposition, le projet « s’inscrit pleinement dans une perspective émancipatoire ». Un binôme, constitué d’une personne en situation de handicap et d’une autre qui ne l’est pas, construit ainsi un échange avec les participants, en fonction de leur intérêt pour chaque thème : droits et interdits, émotions, modalités des relations, choix, plaisir, anatomie ou physiologie… L’intérêt d’un tel binôme, explique le guide, tient à la légitimité plus forte qui va être prêtée à la personne ayant une trisomie 21 par ses auditeurs. Le document conseille également que le binôme soit mixte, pour permettre « l’intervention croisée d’une femme sur l’anatomie masculine et d’un homme sur l’anatomie féminine, ceci permettant d’atténuer certains stéréotypes. Les animateurs devront se sentir à l’aise et légitimes pour mettre des mots sur l’anatomie ou les pratiques sexuelles (y compris celles relevant de la pornographie), en dehors de tout jugement moralisateur ».
Attention, cependant, « les animateurs ayant expérimenté la visite de l’exposition se sont retrouvés confrontés, à plusieurs reprises, à des visiteurs énonçant des situations d’abus sexuels ». Il est donc demandé d’anticiper ces situations, « en s’assurant, avant la présentation de l’exposition, qu’un relais existe à l’intérieur et/ou à l’extérieur de la structure dans laquelle l’exposition est proposée ». (PIXEL6TM)