Créée en 1945, la Caisse nationale d’allocations familiales (CNAF) est la branche « famille » du régime général de la sécurité sociale, les autres étant la « maladie », la « vieillesse » et le « recouvrement ». Elle constitue un des principaux acteurs de la politique familiale française. Elle mobilise environs 4 % du PIB (produit intérieur brut), un des taux les plus importants au monde, selon la Cnaf.
Le budget global donne lieu à une convention d’objectifs et de gestion (COG) qui est discutée et signée tous les cinq ans entre la Cnaf et l’Etat, la dernière ayant été actée en 2018 et courant jusqu’en 2022. Cette convention fixe ainsi les objectifs à remplir et les indicateurs pour les évaluer et, également, les moyens dont disposeront les caisses d’allocations familiales (CAF) et la caisse nationale, ainsi que le taux d’évolution du budget d’action sociale. Son budget est néanmoins voté, chaque année, par le Parlement dans le cadre de la loi de financement de la sécurité sociale.
Les moyens financiers de la Cnaf sont mobilisés pour répondre à deux missions prioritaires. Primo, elle aide les familles dans leur vie quotidienne afin de faciliter, en particulier, la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle. Secundo, elle développe la solidarité envers les plus vulnérables, dont les personnes handicapées. Pour ce faire, elle s’appuie sur deux leviers : le versement de prestations financières aux familles (prestations familiales et sociales, aides au logement et minima sociaux comme l’allocation aux adultes handicapés et le revenu de solidarité active) et le cofinancement de différents services et équipements collectifs qui sont destinés aux familles, tels que les crèches. Son objectif est de proposer une offre globale de services, au plus près des habitants, en luttant contre les inégalités territoriales et sociales. Par conséquent, elle organise ou cofinance avec les collectivités locales, les associations sans but lucratif et, plus rarement, avec les entreprises des actions d’accompagnement des parents (lieux de médiation familiale, lieux d’accueil enfants-parents…), des activités de loisirs pendant les temps libres et les vacances des enfants ou encore des actions d’accompagnement social des familles en difficultés (soutien des associations d’aide au foyer, travailleurs sociaux des CAF, etc.).
Ces missions de la Cnaf sont menées sur tout le territoire, à travers le réseau des CAF – au nombre de 101 – qu’elle pilote depuis son siège parisien.
• 12,7 millions de bénéficiaires d’au moins une prestation en 2018
• 90,2 milliards d’euros versés en 2018, dont :
– 37 milliards pour la petite enfance, l’enfance et la jeunesse,
– 11 milliards de RSA pour le compte des départements,
– 10 milliards d’avantages vieillesse pour les familles,
– 9,5 milliards d’AAH,
– 5,3 milliards de prime d’activité
Isabelle Sancerni est présidente de la Cnaf depuis le 11 janvier 2018. Elle a été élue par les administrateurs du conseil d’administration de cet organisme pour quatre ans, un mandat renouvelable une seule fois. Avant cela, en 2006, elle a été la première femme présidente de la CFTC-cadres. Elle siège depuis plusieurs années au sein des instances de la sécurité sociale, d’abord à la CAF de Paris, puis, depuis 1996, à la Caisse nationale d’assurance vieillesse et à la Cnaf depuis mars 2016.
En tant que présidente de la Cnaf, sa première mission est d’arrêter, au sein du conseil d’administration, les grandes orientations politiques de l’organisme, puis de confier au directeur le soin de les mettre en œuvre. A côté de ce rôle d’animation, elle assure notamment les relations avec les deux tutelles de la Cnaf : le ministère des Solidarités et de la Santé et celui des Comptes publics. Elle représente également cet organisme dans différentes institutions nationales et internationales (Conseil national de la protection de l’enfance, Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge…), tout en animant le réseau des 101 CAF, ce qui implique des déplacements réguliers pour rencontrer les conseils locaux, inaugurer une structure ou débattre avec les administrateurs locaux.