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« Une politique d’accueil digne et solidaire »

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Les associations membres du collectif #PourUneEuropeSolidaire plaident pour « une politique d’accueil digne et solidaire ». Et de dénoncer : « Les politiques europé­ennes de gestion des frontières et de l’accueil des exilées vont dans le sens d’une précarisation croissante des personnes migrantes et de leur mise en danger. Des dizaines de milliers de personnes ont trouvé la mort dans la Méditerranée ces dernières années, se retrouvent coincées dans des pays qui ne respectent pas les droits fondamentaux ou à la rue en Europe, tandis que les discours de haine progressent. »

« Les droits fondamentaux doivent être portés sans discrimination, notamment du fait de l’origine ou de la nationalité. Lorsqu’on s’attaque aux migrants, ce sont des conditions indignes que l’on fait subir à des hommes et des femmes. On ne peut qu’avoir honte des politiques qui sont aujourd’hui menées. En cette année anniversaire de la Convention internationale des droits de l’enfant, on voit de plus en plus d’enfants mis en rétention », a déploré Malik Salemkour. Le président de la Ligue des droits de l’Homme pointe du doigt « des contrôles policiers, une société du soupçon, de suspicion et de surveillance généralisées, qui viennent aujourd’hui mettre en péril nos droits à tous ».

Les associations réclament le remplacement du règlement de Dublin par « un système prenant en compte la volonté des demandeurs d’asile, leurs attaches familiales et personnelles ainsi que leur culture linguistique dans leur répartition sur le territoire européen ». Pour rappel, « Dublin III », signé en 2013 entre les pays membres de l’Union européenne ainsi que la Suisse, l’Islande, la Norvège et le Liechtenstein, prévoit qu’une demande d’asile doit être examinée dans le premier pays européen ou les empreintes du demandeur d’asile ont été prises. « Cette procédure coûte une fortune, a des résultats nuls et se fait au détriment de la dignité des demandeurs d’asile en les maintenant dans une grande précarité, une incertitude quant à leur avenir et dans des situations d’enfermement et de restrictions des libertés avec, en France, la généralisation de l’assignation à résidence », a condamné Christophe Lévy, secrétaire général du Groupe accueil et solidarité et membre de Migreurop.

Mettre fin au délit de solidarité

Le plaidoyer du collectif critique les politiques hostiles aux personnes venant en aide aux migrants, et réclame notamment de mettre un terme au « délit de solidarité » sous toutes ses formes au sein de l’Union européenne, « y compris au refus d’accueillir les bateaux qui sauvent des migrants en Méditerranée », a précisé Christophe Lévy. Coordinatrice politique de la Feantsa, Ruth Owen considère pour sa part : « L’Europe pourrait jouer bien mieux son rôle pour assurer le droit inconditionnel à l’accueil pour tous les demandeurs d’asile. La Feantsa ne peut pas accepter la situation où les politiques d’immigration génèrent de plus en plus de sans-abrisme, ni la criminalisation ou l’instrumentalisation de notre secteur par les politiques d’immigration. »

« Un impératif de protection des populations doit primer sur les logiques sécuritaires et sur celles de contrôle des flux migratoires, à un moment où un discours de peur prend le dessus dans plusieurs pays européens », a estimé Christophe Lévy, avant de continuer : « Le budget de l’agence Frontex [agence européenne de gardes-frontières et gardes-côtes implantée à Varsovie en Pologne, NDLR] a augmenté de 1 500 % sur les douze dernières années, pour atteindre aujourd’hui 320 millions d’euros. C’est le signe d’une militarisation des frontières car ces sommes colossales sont consacrées avant tout à l’achat de matériel de contrôle (drones, hélicoptères) alors que l’on dénombre 14 000 morts en Méditerranée depuis 2015. » Christophe Lévy a également attiré l’attention des candidats aux élections européennes sur l’augmentation de l’enfermement des étrangers, rappelant que Migreurop dénombre « pas moins de dix centres d’enfermement en Europe ou aux portes de l’Union européenne », et sur « le reniement du principe de libre-circulation avec le rétablissement de contrôles aux frontières internes de l’Europe ». Le plaidoyer #PourUneEuropeSolidaire réclame également la fin de l’externalisation de la demande d’asile et des accords avec les « pays tiers sûrs » à l’extérieur de l’Europe, qui « vont à l’encontre du droit d’asile tel que défini dans la convention de Genève ».

La campagne européenne Stop Dublin

Des associations, professionnels et citoyens ont lancé la campagne européenne « Stop Dublin », dont le point d’orgue est l’appel à la manifestation le 25 mai dans les villes européennes, à l’approche des élections européennes. « Des millions d’euros sont dépensés chaque année par les Etats pour contrôler leurs frontières et se renvoyer les demandeurs d’asile, qui errent d’un pays à l’autre pendant des mois. En France, en 2016, il y a eu autant de Dublinés renvoyés que de Dublinés réadmis depuis d’autres pays ! Tout cet argent dépensé dans l’application du règlement “Dublin” pourrait être utilisé pour une véritable politique d’accueil », considèrent-ils.

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