On commence le jeudi par un temps dédié à la région qui nous accueille, avec des circuits proposés aux congressistes pour découvrir les accompagnements innovants délivrés par les associations Unapei de la région. Le vendredi matin sera le temps de l’assemblée générale. Nos annonces stratégiques seront dans la continuité de nos valeurs, pour porter le droit de chaque personne handicapée à être actrice de sa vie. Il ne faut pas rester dans un cadre de droit théorique : on s’est félicité, par exemple, du droit de vote accordé aux majeurs sous tutelle, mais si celui-ci ne s’additionne pas d’un véritable accompagnement à la vie citoyenne, cela sera compliqué de le mettre en pratique pour les personnes avec des déficiences intellectuelles. Il s’agit d’un combat pour l’accompagnement adapté. Il faut rappeler que 40 000 enfants ne peuvent pas être scolarisés et que 47 500 personnes handicapées étaient sans solution en 2015. Ce chiffre n’a cessé de croître puisque la liste d’attente dans nos différentes associations ne cesse de s’allonger. La question centrale des tables rondes, ce samedi, sera de se demander comment chaque personne handicapée peut gouverner sa vie, avec un focus sur l’autodétermination et la citoyenneté. Pour accompagner l’individu sans se substituer à son jugement, il faut des expertises croisées : parents, professionnels, et la personne elle-même. Nous parlerons également de la pair-aidance.
Il faut des moyens, du temps, et respecter ce qui a été fait. C’est tout ce travail fait depuis des années dans nos associations qui rend aujourd’hui possibles des parcours vers le milieu ordinaire. Nous allons par exemple fêter les 20 ans du logo S3A (1), qui pave le début de la route de l’accessibilité. C’est une voie qui doit se poursuivre, mais dans le respect des personnes : mettre à tout prix les enfants en école ordinaire sans accompagnement à la hauteur des besoins, cela revient à créer de l’exclusion. C’est pourquoi nous parlons de « transition inclusive », qui s’oppose à un « virage inclusif » qui balaierait tout ce que nous avons construit. Une mission Igas-IGS a été lancée sur les Esat. Nous serons attentifs, car ce modèle va être remis en cause dans son fondement, ce qui est inadmissible pour des personnes très éloignées de l’emploi qui trouvent une utilité sociale au sein des Esat. On est dans la loi des chiffres, et on veut faire reposer sur l’emploi en milieu ordinaire l’accompagnement de toutes les personnes handicapées.
Nous dénonçons la vision actuelle de l’inclusion, simpliste et réductrice, au rabais, qui ne permet pas un véritable accompagnement. Nous craignons de voir une génération sacrifiée. Cela fait partie de nos grands combats menés aujourd’hui face à une politique dénuée de propositions concrètes pour les personnes les plus vulnérables. Nous demandons une solidarité nationale, qui permette une véritable scolarisation, un accès au travail, à l’habitat, à la santé.
(1) Créé par l’Unapei, ce logo indique l’engagement de l’établissement en matière d’accueil et d’accessibilité pour les personnes handicapées intellectuelles.