Les attentats terroristes en France et en Europe et le départ de jeunes en Syrie ont donné lieu à de multiples questions et à un déferlement d’analyses et d’interprétations sur la « radicalisation ». Mais sur quoi s’appuient bon nombre de réponses hâtives, simplificatrices, voire définitives ? Que sait-on de la fabrique du djihadisme en France ? Pas grand-chose. Les sociologues Laurent Bonelli et Fabien Carrié ont épluché 133 dossiers judiciaires de mineurs poursuivis pour tentatives d’attentats sur le territoire, apologie du terrorisme, départs en Syrie ou signalés pour « radicalisation ». Ils se sont entretenus avec les professionnels (juges, psy…), ont assisté à des audiences au tribunal. Un accès aux sources qui, selon les auteurs, « prémunit contre les bavardages, fussent-ils savants, sur le sujet ». Et une enquête inédite, loin des clichés, qui souligne que les jeunes tentés par la « radicalisation » ne sont pas toujours ceux à qui l’on pense.
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