Comme chaque année depuis dix ans, la Fédération des particuliers employeurs de France (Fepem) a publié les chiffres clés du secteur des particuliers employeurs et de l’emploi à domicile, analysés par son Observatoire des emplois de la famille. Une nouveauté pour cette dixième édition (qui porte sur l’année 2017) : un rapport sectoriel qui cumule les deux branches du secteur, celle des assistants maternels et celle des salariés des particuliers employeurs. Premier constat : en 2017, la France compte 3,4 millions de particuliers employeurs, en baisse de 0,4 % par rapport à 2016, et 1,4 million de salariés (– 2,2 %).
« Cela montre que nous avons enfin réussi à stabiliser le secteur », affirme Marie-Béatrice Levaux, présidente de la Fepem. En effet, selon elle, il faut analyser cette statistique sur le temps long. Ainsi, entre 1995 et 2005, le nombre de particuliers employeurs et de salariés a augmenté de 76 %. Une hausse qui résultait de l’installation de la réduction d’impôt, démarrée en 1995, et de la mise en place progressive du chèque emploi-service et de sa dématérialisation. Mais, en 2011, un premier recul du nombre de particuliers employeurs est constaté à la suite de la suppression de l’abattement des 15 points [ce qui revient à augmenter le coût de l’emploi, ndlr]. Entre 2011 et 2013, il y a une baisse de près de 7 % du nombre de particuliers employeurs, de salariés et d’heures déclarées.
« Il a fallu attendre 2017, donc le rapport de cette année, pour retrouver pratiquement la situation de 2011, analyse Marie-Béatrice Levaux. Ceci est lié au réengagement de la politique publique par la mise en place du crédit d’impôt pour tous et surtout la déduction forfaitaire de 2 € de l’heure qui a permis de baisser le coût de l’emploi. Ces deux mesures permettent d’être en presque stabilité. Et je pense que l’on va, pour certains types d’emplois, constater un début de croissance en 2018. »
Pour la présidente de la Fepem, le chiffre le plus marquant du rapport est « l’augmentation du nombre de gardes d’enfants à domicile face à la baisse du nombre d’assistants maternels ». « Il y a un début de comportement évolutif au sein des familles, analyse-t-elle. Elles font venir quelqu’un chez elles, voire partagent un salarié avec une autre famille, plutôt que de confier leur enfant à une assistante maternelle. » Ce qui n’est pas sans conséquence puisque cela engendre un début de pénurie d’assistants maternels sur certains territoires. Dès lors, Marie-Béatrice Levaux affirme que « le départ en retraite des assistants maternels va être un véritable sujet ces prochaines années. En effet, nous allons perdre un tiers des 380 000 assistants maternels que compte le secteur aujourd’hui ». Avec le risque de « retourner à l’emploi non déclaré si les ménages ne trouvent pas de salariés déclarés près de chez eux ». Un défi de taille.
Selon le rapport de la Fepem, « dans le champ de l’emploi à domicile hors garde d’enfants, près de six particuliers employeurs sur dix sont âgés de 60 ans et plus en 2017. Ils sont à l’origine de 155 700 emplois équivalents temps plein ». De même, « les particuliers employeurs âgés de 80 ans et plus représentent 28,5 % des particuliers employeurs (hors garde d’enfants), une part qui pourrait s’accroître face au vieillissement de la population ». Selon Mare-Béatrice Levaux, « d’ici à 2040, il y aura 937 000 particuliers employeurs âgés de 80 ans et plus contre 528 000 aujourd’hui. Et il faudra 67 100 emplois supplémentaires pour répondre à cette croissance du nombre de particuliers employeurs ».