L’objectif des pouvoirs publics est de lutter contre l’isolement social des personnes âgées à domicile et de faciliter l’accès au logement des jeunes de moins de 30 ans (étudiants, apprentis et jeunes de moins de 30 ans ayant des difficultés financières ou d’accès à un logement) grâce à un coût modéré. La cohabitation intergénérationnelle solidaire repose sur un pari gagnant-gagnant. La loi « Elan » définit la cohabitation intergénérationnelle solidaire comme la possibilité pour une personne âgée de 60 ans et plus de louer ou sous-louer à des personnes de moins de 30 ans une partie de leur logement, afin de renforcer le lien social et de faciliter l’accès au logement des moins de 30 ans. La contrepartie financière versée par le colocataire de moins de 30 ans doit être modeste, convenue librement entre les deux personnes. Le recours aux contrats de cohabitation intergénérationnelle solidaire peut être envisagé, sans accord du bailleur, tant dans les logements privés que dans les logements sociaux. Toutefois, si le bailleur ne peut s’y opposer, il devra avoir été informé au préalable de l’intention du recours à un tel contrat. Le contrat peut prévoir, en complément de la contrepartie financière, la réalisation à titre gracieux de menus services par la personne de moins de 30 ans, sans but lucratif pour aucune des parties, et sans possibilité de requalification en contrat de travail. Ces menus services ne sauraient remplacer des services habituellement fournis par des structures de services à la personne. Une charte de la cohabitation intergénérationnelle solidaire, définie par arrêté ministériel, doit préciser le cadre général et les modalités pratiques de cette cohabitation. L’Union nationale interfédérale des œuvres et organismes privés non lucratifs sanitaires et sociaux (Uniopss), son adhérent le réseau Cosi, ainsi que l’Union nationale pour l’habitat des jeunes (UNHAJ) et l’Union nationale des comités locaux pour le logement autonome des jeunes (UNCLAJJ) entendent être vigilants quant au contenu de la charte annoncée et notamment à la définition des menus services envisagés.
Selon un sondage du 11 avril dernier réalisé par l’Ifop et commandé par le réseau immobilier Nestenn, les premiers intéressés, notamment les seniors, sont un peu plus frileux lorsqu’il s’agit de l’envisager personnellement. En effet, 46 % des moins de 30 ans se déclarent intéressés par le contrat de cohabitation intergénérationnelle contre seulement 23 % des 60 ans et plus. La charte permettra d’officialiser le rôle des associations qui mettent en relation les jeunes et les seniors.