La lutte contre les exclusions est au cœur de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), réseau qui comptabilise en son sein pas moins de 870 associations. Créée en 1956, cette fédération couvre des dispositifs allant de l’accueil d’urgence à l’insertion par l’activité économique. En dehors de son siège national, elle est présente dans 13 régions métropolitaines et dans les départements d’outre-mer. Les associations qui la composent représentent un total de près de 2 800 structures accueillant et accompagnant les populations les plus démunies. On retrouve principalement des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), des places d’hébergement et de logement temporaire ou encore des centres d’accueil pour demandeurs d’asile. Sont également constitutifs du réseau 9 000 ateliers et chantiers d’insertion, ainsi qu’environ 30 000 postes de travail en insertion.
Pour associer les personnes à l’élaboration de leur suivi, un Conseil consultatif des personnes accueillies et accompagnées a été mis en place en 2010, appuyé par 14 antennes régionales de la FAS. La fédération reconnaît que les initiatives restent « fortement dispersées » : « Nous sommes encore loin d’un “réflexe” systématique de recours à la participation. »Mais elle cherche à installer de plus en plus des « collèges de personnes accueillies-accompagnées » au sein des instances de gouvernance.
Parmi les nouveaux projets de terrain de la FAS, qui se tourne vers l’innovation sociale, « Respirations » vise par exemple à accroître la place de la culture dans l’accompagnement proposé aux enfants et familles dans les structures d’hébergement. Avec les associations Cultures du cœur et Les Petits Débrouillards, des actions sont mises en place pour favoriser l’accès aux pratiques artistiques, aux loisirs et aux connaissances scientifiques. Le projet vise à ouvrir le temps périscolaire aux enfants des structures d’hébergement, mais aussi à créer en leur sein des fabriques culturelles ou des « fablabs » numériques et scientifiques.
Sur le plan politique, la fédération des acteurs de la solidarité mène une animation territoriale autour de la stratégie « pauvreté », et accompagne la mise en œuvre du plan quinquennal « logement d’abord ». Préoccupée récemment par la fin de la trêve hivernale, la FAS est également montée au créneau sur les expulsions locatives ou encore sur les réformes touchant à l’hébergement menées par le gouvernement d’Emmanuel Macron. Un des points de crispation majeurs avec l’exécutif concerne les coupes dans le budget des CHRS. En avril 2018, le gouvernement a annoncé 57 millions d’euros de coupes en quatre ans dans les crédits affectant ces structures (dont 20 millions sur l’année 2018). Une enquête interne menée par la FAS vise à en évaluer les impacts, notamment sur l’accompagnement au sein de ces centres d’hébergement. Une centaine de résultats obtenus sont en cours de traitement.
• Près de 900 000 personnes en difficulté accueillies chaque année
• Plus de 15 000 intervenants sociaux
• 800 CHRS
• 75 000 places en hébergement et logement temporaires
• 12 000 places en centres d’accueil de demandeurs d’asile
Florent Gueguen est directeur général de la Fédération des acteurs de la solidarité, aux côtés du président Louis Gallois. De 1998 à 2001, il a été chargé de mission « affaires sociales » auprès de Bertrand Delanoë, président du groupe socialiste au Conseil de Paris. Il a ensuite été nommé directeur de cabinet de Gisèle Stievenard, l’adjointe au maire de Paris chargée des affaires sociales et vice-présidente du conseil général, jusqu’en 2008. Puis il est devenu conseiller social du maire de Paris, chargé de l’insertion professionnelle, de la lutte contre l’exclusion et de la protection de l’enfance, poste qu’il a occupé pendant quatre ans. A la tête de la FAS depuis 2012, il est également coporte-parole du Collectif des associations unies.