La ville de la Courneuve a publié, le 15 avril, un Atlas des inégalités territoriales : l’ouvrage fait le constat de discriminations territoriales et formule des propositions à destination des pouvoirs publics. À travers son propre exemple, la Ville veut représenter tous les autres territoires « discriminés par l’État », qui subissent de plein fouet la réduction des services publics et la baisse des dotations aux collectivités.
Dix ans après la plainte du maire Gilles Poux auprès de la Halde pour « discrimination territoriale », initiatrice d’un débat public, le constat est celui d’une aggravation. Le taux de pauvreté (43,2 %) est trois fois plus élevé à La Courneuve qu’au niveau national. La part des logements en sur occupation s’élève à 14,2 % (soit deux fois plus qu’à l’échelle du département de Seine-Saint-Denis), contre 1,3 % sur toute la France. « Le déclassement de populations a toujours été le résultat de choix politiques », souligne Gilles Poux.
L’Atlas fournit en réponse 18 exigences : « instauration d’un moratoire sur tout dispositif visant à réduire les moyens de l’État à l’échelle du territoire national », « création d’une autorité administrative indépendante pour l’égalité républicaine », « création d’un Fonds d’égalité territoriale », « création d’un service public de la petite enfance », « création d’un statut de citoyen bénévole » … Un rassemblement est prévu le 13 juin, avec d’autres acteurs de communes défavorisées, pour porter ces revendications.